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Pierre Hurmic pilote une alliance pour accélérer l’installation de panneaux photovoltaïques

Ce mardi, les dirigeants des quatre principaux pouvoirs publics de Nouvelle-Aquitaine ainsi que de nombreux acteurs publics et privés de la Gironde ont signé ensemble « l’alliance bordelaise pour l’énergie solaire ».

Le Figaro Bordeaux

C’est un tour de force. Ce mardi, le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a réuni autour de lui la présidente de Bordeaux Métropole, Christine Bost, le président du département de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, ainsi que ainsi que de nombreux représentants d’institutions publiques et privées de la région, afin d’officialiser la signature de l’alliance bordelaise pour l’énergie solaire. Un pacte à la fois symbolique et concret pour développer l’installation de panneaux photovoltaïques dans des espaces déjà artificialisés ou pollués. « Aujourd’hui à Bordeaux, le soleil se lève »» annonce l’élu avec enthousiasme.

« Je n’ai pas besoin de vous convaincre de l’urgence d’augmenter la part des énergies renouvelables »» raconte Pierre Hurmic à l’intérieur du gymnase Johnston, situé au parc Lescure. « Dans les 20 prochaines années, elles permettront à elles seules de stabiliser notre modèle de société. » Pour le maire de Bordeaux, « ce n’est même pas un pari car il n’y a aucun risque et nous savons que tout autre choix sera perdant ». Mettre en évidence un « choix de bon sens »l’édile rappelle les ambitions de sa ville : installer 60 000 m² de panneaux solaires sur les bâtiments municipaux pour atteindre 41 % d’autonomie énergétique d’ici 2026. Une aspiration qui se concrétise peu à peu sur les toits des écoles, crèches et gymnases. « Dans la mesure du possible, nous essayons d’utiliser chaque mètre carré « solarisable » »insiste Pierre Hurmic devant les signataires.

L’établissement sportif où cette alliance a été formalisée fait également partie de ces sources d’énergie solaire que la municipalité souhaite exploiter. Il accueillera 1 600 m² de panneaux photovoltaïques sur les courts de tennis et 1 200 m² de panneaux solaires sur les toitures des tribunes du stade Chaban-Delmas. Dans une moindre mesure, le pavillon Lescure, le gymnase et les bâtiments d’accueil seront également recouverts de panneaux. Partout, la ville veut profiter de ses espaces déjà artificialisés, comme la base sous-marine construite sous l’Occupation, pour développer l’énergie solaire. Et encouragez les autres propriétaires fonciers de la région à faire de même.

« Un front populaire pour l’énergie solaire »

Signe qu’il s’agit d’une idée dont l’heure est venue, les principaux acteurs publics et de nombreux acteurs privés de la région ont signé cette alliance. Le développement de l’énergie solaire, « c’est du travail pour nos entreprises locales et de l’emploi pour nos territoires »défend Christine Bost, présidente de la métropole, soulignant « une initiative utile et pertinente, qui au-delà de la symbolique de la signature, nous engage tous à agir sur la production » des énergies renouvelables. L’élu eysinois insiste également sur « des actions pour réduire la consommation »autre levier essentiel de la transition énergétique afin de s’émanciper rapidement des énergies fossiles, principales responsables du changement climatique.

Même si cette alliance était prévue avant l’annonce ce dimanche par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’actualité politique est entrée dans le forum. « Vous avez un sens du timing particulièrement bon. »dit Christine Bost à Pierre Hurmic, estimant que« deux jours avant une nouvelle inquiétante, proposer de rassembler je trouve ça tout à fait pertinent, bravo ». Jean-Luc Gleyze, président socialiste du département, voit même dans cette signature la création d’un « Front populaire de l’énergie solaire »faisant écho à la résurgence d’un « front populaire » d’union entre gauche et écologistes lors des élections législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet.

Un projet expérimental de « rocade solaire »

Outre la ville, la métropole, le département et la région, l’Université de Bordeaux, le CHU de Bordeaux, la Banque des Territoires, Bordeaux Euratlantique, le grand port maritime, le Medef de la Gironde, la Chambre de commerce et d’industrie , la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, ainsi que de nombreux acteurs de l’immobilier comme Aquitanis, Clairsienne, Domofrance, Gironde Habitat et des acteurs comme la SNCF, La Poste, Auchan et Carrefour sont parmi les premiers signataires de cette alliance, vouée à s’élargir. « Je suis sûr que cette liste va s’allonger »espère Pierre Hurmic. « Ce sont des pionniers engagés. La ville et le territoire se montrent aujourd’hui exemplaires, car c’est bien de déclarer l’urgence climatique, mais il faut se donner les moyens d’y répondre.

Signataire, le préfet de Gironde, Étienne Guyot, n’a pas pu venir ce mardi à l’officialisation de l’alliance pour l’énergie solaire, en raison du retour de la période de réserve électorale. Pierre Hurmic a toutefois souligné « le caractère extrêmement volontariste de l’Etat dans ce partenariat ». Depuis plusieurs années, le maire de Bordeaux s’est fait le porte-parole d’un projet de solarisation du périphérique bordelais, présentant l’intérêt d’un tel projet à l’ancienne première ministre Élisabeth Borne, à l’ancien ministre des Transports Clément Beaune ou encore au préfet de Bordeaux. d’État lors de sa visite à Bordeaux en février. La préfecture a récemment donné son feu vert à une expérimentation, qui se déroulera cours Jules Ladoumègue, à proximité du périphérique.

Pierre Hurmic a réuni plusieurs élus et représentants d’institutions locales.
Jean Cittone / Le Figaro

« L’esprit girondin » à l’œuvre

Le président de la région, Alain Rousset, a pour sa part mis en avant ce mardi une usine locale qui vise à trier, recycler et réutiliser les panneaux solaires usagés, inaugurée en 2022 par Envie 2E Aquitaine et Soren. Ce site de recyclage dispose de la première machine au monde capable de délaminer les panneaux photovoltaïques usagés. La durée de vie de ces panneaux étant de 15 à 25 ans, la question de leur recyclage et de leur réutilisation se pose déjà. « Quand on se lance dans une politique de cette ampleur, il faut toujours penser à la déconstruction et à la fin de vie des équipements que nous mettons en place »explique l’élu socialiste, soulignant également le problème de leur origine, la majorité des panneaux solaires étant toujours fabriqués en Chine et vendus bien moins cher que ceux produits sur le sol européen.

Sans vouloir lier cette alliance locale à l’actualité nationale, le maire de Bordeaux glisse néanmoins que les signataires sont « les héritiers et porteurs de ce qu’est l’esprit girondin, un état d’esprit fait d’humanisme, d’innovation, d’inventivité et de pragmatisme, mais aussi d’émancipation du pouvoir central quand cela est nécessaire ». UN « agilité territoriale »jugé « nécessaire pour réussir le défi climatique ». Selon Pierre Hurmic, cette signature « ce n’est que le commencement » et la municipalité favorisera « toutes les initiatives » visant à développer l’énergie solaire sur son territoire. La ville encourage également les particuliers à saisir cette opportunité. En 2023, la quasi-totalité des 276 demandes d’autorisation d’installation de panneaux sur les habitations ont été validées. Un chiffre en nette augmentation (37 demandes en 2020, 52 en 2021 et 145 en 2022), témoin d’une dynamique déjà à l’œuvre.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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