Pierre Aristouy, ancien entraîneur du FC Nantes : « J’ai du mal à comprendre »
Démis de ses fonctions d’entraîneur du FC Nantes en novembre dernier, Pierre Aristouy (44 ans) s’est encore exprimé dans les médias ce mardi, lors d’un podcast « Sans contrôle » qui lui était entièrement dédiée. Il a d’abord évoqué le choc de son éviction via un coup de téléphone du directeur général du club, Franck Kita : « Il est 7h30 du matin, on part travailler et une demi-heure plus tard on est à la maison, il n’y a personne, tout le monde est au travail ou à l’école, et on se demande ce qu’on fait là. C’est violent et ça dure, malheureusement. Les anciens disent souvent que l’hiver n’est pas la meilleure période pour prendre sa retraite. Ce n’est pas non plus le moment d’être mis à l’écart. »
Il a également été interrogé sur la fameuse rencontre avec le président, Waldemar Kita, et son fils, à Paris, le lundi suivant le maintien obtenu contre Angers (1-0), alors que sa continuité sur le banc nantais n’a pas été formellement confirmée : Elle est étonnante. Déjà ce n’est pas prévu, et je me retrouve dans une réunion où toute cette légèreté (dès le soir de la maintenance) a disparu. Je sens une lourdeur dans les échanges entre certaines personnes, et je ne m’attendais pas à cela. Je comprends à ce moment-là que c’est lui le patron, je découvre les relations entre les gens. Et oui (à propos de Franck Kita), Je ne vois pas exactement la même personne que je vois depuis un mois. »
« Il y a cette méfiance ambiante, qu’on ressent, et qui se lit et s’écrit »
Derrière lui, il comprend vite combien la confiance de ses dirigeants est relative. « Je les ai sentis assez vite suspects, oui (la Kita). On touche à toute la problématique de la gouvernance et de la cohérence. Il y a cette méfiance ambiante, que l’on ressent, et que ce qui est lu et écrit (…) J’ai du mal à comprendre, je suis surpris. » Remercié après 13 journées, alors que son équipe était 11ème de Ligue 1, il nourrit un regret : « Au fil du temps, je pense que la meilleure façon d’obtenir des résultats est de jouer à un football qui permet d’être davantage protagoniste. Je ne me compare absolument pas à ce qui a été fait par la suite. La seule chose à laquelle je pense profondément, c’est que la moyenne de points par match aurait été plus élevée par la suite si j’avais pu faire quelques ajustements. Ce qu’on met en place, il nous faut du temps, des joueurs qui savent le traduire sur le terrain. »
Il ne sait pas encore s’il continuera à entraîner dans les prochains mois mais sa première expérience sur un banc de Ligue 1 lui vaut tout de même une grande popularité à Nantes. » J’ai apprécié cet enthousiasme de manière assez surprenante, il admet. Ça fait chaud au coeur. J’ai toujours dit que je trouvais cela un peu exagéré. Sur le plan comptable, je n’avais pas non plus un parcours exceptionnel. »