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Philippe Diallo réaffirme la « neutralité » de la FFF avant les législatives

Le président de la FFF s’est exprimé en conférence de presse ce mardi, à Paderborn, au lendemain de la victoire des Bleus sur l’Autriche (1-0) à l’Euro 2024.

Envoyés spéciaux à Paderborn

De possibles tensions entre la FFF et les positions politiques des Bleus : « Il n’y a pas de problème et je ne vois pas les choses de cette façon. Dès le début, j’ai été clair sur ce sujet. D’abord en discutant avec les joueurs. J’en ai discuté avec le capitaine (Mbappé) et le vice-capitaine (Griezmann) de l’équipe, ça s’est fait en pleine harmonie. Il y a deux choses. Je garantis aux joueurs la liberté d’expression. Ce sont des jeunes hommes qui ont un regard sur la société. Il ne m’appartient pas de restreindre leur opinion sur un certain nombre de sujets qui concernent leur génération. Ils ont fait des interventions pour aller voter. C’est très bien d’exprimer son opinion dans le contexte électoral. Certains sont allés plus loin et je respecte cela. Je suis président de la FFF, pas d’un parti. Je n’ai pas de consignes de vote à donner aux Français. Les principes associatifs d’une fédération sont ceux de la neutralité et n’évoquant pas de débats religieux ou politiques. La FFF rassemble les Français dans leur diversité d’opinion. Mon positionnement est complémentaire à celui des joueurs.

S’il peut travailler avec un ministre RN à l’avenir : «Nous sommes respectueux de la tradition républicaine. Je ne suis pas chef de parti. Les élections produisent un résultat démocratique. En tant qu’institution, nous serons respectueux du vote des Français.


Je ne veux pas de redressement politique, quels que soient les partis. Je ne veux pas que la sélection soit instrumentalisée.

Philippe Diallo

La raison de sa présence devant les médias : « Je me suis présenté à vous car je pense que c’est l’habitude d’un président de la FFF de se présenter devant la presse. C’est pour moi l’occasion de clarifier les choses, de lever toute ambiguïté sur la position de la fédération. Dans mon esprit, il n’y en a jamais eu.

Initiative collective des acteurs sur les élections législatives : « J’essaie d’établir un dialogue régulier avec les joueurs pour avoir une compréhension des initiatives de chacun. Je connais l’avis des joueurs à ce sujet mais je n’en ai pas le contenu. Quelle forme, quel calendrier, je ne suis pas en mesure de répondre à cette question.

Les positions de Thuram et Mbappé : «Je garantis leur liberté d’expression. Nous devrions nous en féliciter. Dans le passé, on pensait que les footballeurs n’avaient aucune idée de rien et se contentaient de taper dans un ballon. Je trouve ça bien de les voir s’exprimer, avec la volonté de garder l’ADN de l’équipe de France : rassembler. Ce lien avec les Français reste très fort, au vu des audiences TV du match contre l’Autriche. Nous voulons rassembler les Français autour d’un même maillot. Cette équipe a ce mérite. Je ne veux pas de redressement politique, quels que soient les partis. Je ne veux pas que la sélection soit exploitée.


Si malheureusement pour notre pays des lignes jaunes devaient être franchies, la FFF et moi prendrions nos responsabilités.

Philippe Diallo

S’il a envie de donner son avis : « Les joueurs ont des avis, moi aussi. Mais dans le poste que j’occupe, ma responsabilité est de mettre de côté mes opinions personnelles pour défendre la FFF et l’équipe de France. Avec autant de licenciés, toutes les sensibilités sont représentées au sein de la fédération, je dois respecter ceux qui ont choisi de pratiquer ce sport et ils ne comprendraient pas que je dépasse cette neutralité qui est indispensable. Si malheureusement pour notre pays des lignes jaunes devaient être franchies, la FFF et moi prendrions nos responsabilités. Les lignes jaunes ? Je n’écris pas de fiction politique. Je suis le garant du respect des valeurs de la République au sein de la fédération et attaché à l’État de droit. Si l’État de droit est remis en cause, c’est à la FFF d’agir pour que ces valeurs et cet État de droit soient préservés.

Avertissement de la FFF contre les joueurs : « Ce sont des jeunes garçons habitués aux médias. Mais ils ont un tel pouvoir médiatique et une telle influence sur la jeunesse, qu’ils doivent être vigilants face aux tentatives de redressement. Je leur ai rappelé, mais ce sont des garçons responsables. Il n’y a pas l’épaisseur d’un papier à cigarette entre ce que disent les joueurs et ce que peut penser la FFF. Nous défendons les valeurs de la République.

Dans le sillage de Mbappé et Thuram… ou pas : « Je ne suis dans aucun sillage. Quand je parle de neutralité, je parle de ce qui guide l’action de la fédération, les valeurs de la République dans un esprit de neutralité, non sans idées, sans avis, mais garantissant, soutenant et préservant les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité. Les joueurs s’expriment individuellement. La FFF a des valeurs et des devoirs envers ses adhérents, notamment cette neutralité. Les licenciés, les Français n’ont pas compris que je réclamais telle ou telle consigne de vote. Je suis président de la fédération, pas d’un parti politique.

Déplacement de l’équipe de France en bus, la FFF prisonnière d’une posture : « Non, en principe, quand je suis arrivé, je voulais voyager en train. Avec toujours les mêmes impératifs : temps de récupération et sécurité des joueurs. Les Bleus ont pris le train pour se rendre à Metz (en amical contre le Luxembourg). Toutes les autres sélections prennent le train. Ici (à l’Euro), c’est une contrainte liée à l’organisation. Il n’y a pas de vols de nuit en Allemagne. Il n’y avait pas d’alternative.


Les refus de plusieurs clubs en vue des JO ? Je ne ressens aucun sentiment d’échec.

Philippe Diallo

Un échec pour les JO sans Mbappé, Griezmann et consorts : « Je ne ressens aucun sentiment d’échec. Je veux remercier les clubs français qui ont dit oui car on parle beaucoup de ceux qui ne viennent pas. On a essuyé un certain nombre de refus, il faut les convaincre, mais beaucoup de clubs ont joué le jeu. Nous continuons, car le dépôt de la liste définitive est le 3 juillet. Nous allons avoir une équipe compétitive aux Jeux olympiques. De mémoire, ceux qui ont gagné en 1984 n’étaient pas les favoris et ont remporté l’or olympique. Je fais partie de cette lignée.

Quid de sa position en cas d’action collective des joueurs contre le RN ? : « Dans les positions prises, certains ciblaient un parti, d’autres évoquaient les extrêmes au sens large. Il y a des précisions à apporter sur les trajectoires choisies par les joueurs. Je suis le garant de leur liberté d’expression. Il faut être vigilant pour qu’il y ait toujours l’ADN de l’équipe de France au sens large. Je leur demande de veiller à ce que ce qu’ils ont construit au fil des années soit préservé pour l’avenir.

Les bonus des Bleus à l’Euro : « C’est un sujet qu’on aborde avec les joueurs. Encore une fois dans un esprit très constructif. Cela n’a presque pas été un sujet. Il ne vous aura pas échappé que les allocations versées par l’UEFA dans cet Euro sont quasiment les mêmes que lors de l’Euro précédent. Nous avons renouvelé les mêmes conditions de bonus avec les joueurs.

Propos recueillis en conférence de presse

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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