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Philippe Bouvard, pilier de RTL et père des « Grosses têtes », annonce sa retraite à 94 ans

Philippe Bouvard, pilier de RTL et père des « Grosses têtes », annonce sa retraite à 94 ans

L’animateur Philippe Bouvard annonce qu’il prendra sa retraite le 1er janvier 2025, après 60 ans de carrière à RTL.

Bientôt la retraite pour Philippe Bouvard : l’infatigable journaliste de 94 ans, qui tient toujours une chronique hebdomadaire sur RTL, a annoncé dimanche qu’il couperait le micro en janvier, à l’occasion de son soixantième anniversaire à l’antenne, « un monde record », selon la station.

« Il y a une tentation, qui n’est pas une tentation de paresse, mais une tentation de record, c’est d’aller jusqu’au 1er janvier, ce ne sera pas assez grave, et puis d’écouter les autres et de se taire », a expliqué Philippe. Bouvard dimanche sur RTL, en référence à la retraite qu’il a longtemps refusée.

« Car au 1er janvier, j’aurai établi le double record que j’espérais, soit 60 ans de radio et 60 ans de RTL » a justifié celui qui a débuté en 1965 à Radio Luxembourg, devenue RTL en 1966, avant lancement Les grosses têtes en 1977 et en fait l’émission la plus écoutée en France.

« J’aimerais beaucoup avoir celui-là (ce disque, ndlr), parce que, je ne vous le cacherai pas, j’ai beaucoup aimé la radio, et la radio me l’a rendu », a ajouté le journaliste qui revient sur sur les moments qui ont forgé sa carrière dans « Les portraits de Philippe Bouvard », le dimanche à 6h40 sur RTL.

Journaliste et artiste public avec Les grosses têtesPhilippe Bouvard a accompagné les Français pendant 60 ans à la radio avant d’annoncer une retraite qu’il a longtemps refusée.

« Un crève-cœur »

Pilier de RTL où il travaille depuis les années 1960, son nom reste attaché à celui de Grosses têtesce qui en fait l’un des plus écoutés en France.

Lorsqu’en septembre 2014, après 37 ans aux commandes, il doit céder sa place à Laurent Ruquier, appelé pour rajeunir l’émission, Bouvard, proche de 85 ans, le prend mal.

« Ce n’est pas moi qui ai pris la décision (d’arrêter) mais je l’ai acceptée. L’annonce de cet abandon, parce qu’elle en est un, est navrante », avait-il alors déclaré.

Huit ans plus tard, la plaie mal refermée, il confie qu’il aurait été incapable de s’arrêter tout seul. Les grosses têtes. La station lui a alors dit Bonjour Bouvarddiffusée le week-end, qui s’est terminée à l’été 2020.

Infatigable et toujours au courant de l’actualité, malgré sa vue et son audition défaillantes, il possède encore à 94 ans une page dans le magazine VSD, ainsi qu’une chronique dominicale sur RTL.

Philippe Bouvard a toujours été hyperactif : 30 000 articles, 6 000 émissions de télévision, recensait-il début 2013 dans le quotidien Nice Matin avec lequel il collaborait.

À la télévision, il présente de 1982 à 1987 Le petit théâtre Bouvard sur Antenne 2, une émission de sketchs où s’essayent de jeunes comédiens dont plusieurs connaîtront le succès (Muriel Robin, Pascal Legitimus, Mimie Mathy, Chevallier et Laspalès…).

Né le 6 décembre 1929 à Coulommiers (Seine-et-Marne) d’un couple de petits commerçants, Philippe Bouvard entre au Figaro en 1952 comme garçon de courses, après un court passage au Centre de formation des journalistes. Il gravit les échelons, signe la chronique mondaine et devient directeur des services parisiens.

Humour gaulois

En 1973, il quitte Le Figaro pour France Soir, où il occupe plusieurs postes hiérarchiques et écrit un article publié à la Une pendant des années.

Il le quitte en septembre 2003. Au cours de sa carrière, il a également été conseiller technique à L’Express et chroniqueur à Paris Match.

Il devient rédacteur en chef de RTL en 1968 et lance « Les Grosses têtes » le 1er avril 1977. Ses invités, personnalités, doivent trouver les réponses aux « bâtons » posés par les auditeurs.

Au fil des mois, l’argumentation culturelle laisse place à l’humour gaulois et aux plaisanteries sous la ceinture. L’émission quotidienne connaît un franc succès.

« Même si je revendique une certaine complaisance dans le registre de la mouche, l’exercice est plus périlleux qu’il n’y paraît. En radio, un bon mot qui arrive cinq secondes trop tard n’est plus un bon mot », déclare celui qui a cité Coluche. , Desproges et… Cioran comme ses comédiens préférés.

« Un Français moyen »

L’homme, au physique rond et jovial, se moque du fisc, s’insurge contre le mépris dont il dit souffrir de la part de l’intelligentsia, et concède plus tard qu’il est « peut-être un peu misogyne ».

« Je suis et je reste un Français moyen, grincheux, chauvin, un peu xénophobe », déclare-t-il, tout en avouant parfois regretter « de m’être laissé engluer dans ce personnage », confiait-il au Parisien en 2022.

En 1996, il a été reconnu coupable d’incitation à la haine raciale à la suite d’une énigme posée lors d’une émission télévisée de la Grosses têtes.

En mai 2000, la nouvelle direction de la radio décide de rajeunir la station et le licencie sans ménagement pour le remplacer par Christophe Dechavanne. Le public s’est effondré et l’animateur a été rappelé quelques mois plus tard.

Passionné de jeux d’argent et d’écriture, Philippe Bouvard vit sur les hauteurs de Cannes, avec Colette, son épouse depuis plus de 70 ans, et prépare un 70e livre… sur la retraite.

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