Phew! Le prix pour Anora sauve un festival bien trop consensuel
UN REGARD – Le pire était à craindre pour le palmarès, selon Éric Neuhoff, critique à Figaro. Mais est-ce arrivé ?
Le pire était à craindre. Dès le premier discours, il a été question d’un cessez-le-feu et de la libération des otages à Gaza. La politique n’a pas tardé à s’inviter sous les projecteurs du Théâtre Lumière. C’est toujours assez gênant d’entendre des robes de soirée et des smokings parler de la souffrance des autres. Détail amusant : le court métrage gagnant s’intitulait L’homme qui ne pouvait pas rester silencieux, une leçon sur laquelle certains participants auraient pu méditer. Les mots » amour « , » empathie « , » courage « résonnait sous le plafond. C’était touchant. Camille Cottin a mené la danse avec l’autorité, la sobriété d’une institutrice dont on sait qu’on ne la retrouvera pas à la rentrée. Elle avait beaucoup à faire. Comme s’il n’y avait pas déjà assez de récompenses, on ne comptait plus les mentions spéciales, les prix qui ne l’étaient pas moins. C’était beaucoup.
Il fallait être Paolo Sorrentino, éternel mouton noir du festival pour réussir à repartir bredouille avec…