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De nombreux posts circulent sur YouTube, Instagram ou X avec des phrases alléchantes promettant de gagner beaucoup d’argent grâce à l’IA. Quelle est la réalité ? Nous vous répondons en trois questions.
L’IA, une poule aux œufs d’or ? Certains influenceurs sur internet affirment qu’il est possible de devenir riche grâce à l’intelligence artificielle. C’est le cas de Louis Key, qui se présente comme un jeune entrepreneur gagnant 200 000 euros par mois et qui est la première occurrence de la recherche « devenir riche IA » sur Youtube, où il cumule près de 20 000 abonnés.
Sa vidéo, qui date du 11 septembre 2024, s’intitule « La révolution de l’IA en 2025 : comment devenir riche ». L’influenceur explique notamment « Trois façons de profiter de l’opportunité de l’IA et de devenir riche »Et Louis Key est loin d’être le seul à prodiguer des conseils sur les réseaux sociaux, que ce soit sur YouTube, Instagram ou X, pour gérer son argent, l’investir, le faire fructifier. Des offres alléchantes qui s’avèrent peu concluantes selon Maxime Mofront, consultant chez Rhapsodies et spécialiste de l’IA.
Pour Maxime Moffront, « Il y a un véritable effet de mode »Le procédé revient régulièrement en s’appuyant sur les « buzz words », c’est-à-dire les mots-clés à la mode. La dernière tendance est donc l’IA générative, mais avant elle il y a eu la « blockchain » et le « bitcoin », le « coaching » ou encore le « copywriting ». A chaque fois, les influenceurs tentent de trouver une nouvelle cible en s’appuyant sur les dernières évolutions technologiques. C’est le cas de Jean-Pierre Fanguin, il s’est fait connaître pendant le Covid avec des vidéos proposant des recettes miracles pour gagner de l’argent facilement.
En général, ces influenceurs qui promettent la lune proposent en réalité des formations payantes qu’ils tentent de vendre à leur audience. Et le sujet de ces formations évolue en fonction des tendances. « Leur métier n’est pas de permettre aux gens de devenir riches, mais de leur faire croire qu’en devenant leurs clients, ils sauront y parvenir », explique Maxime Moffront.
« En l’état actuel des choses, non, il n’est pas vraiment possible de gagner de l’argent avec l’IA »affirme Maxime Mofront, du moins pas en suivant les recommandations des influenceurs. Le spécialiste les a étudiées de plus près et, selon lui, il y a « une forte méconnaissance technique du domaine de l’IA, ainsi qu’une désinformation du public ». En effet, il note que « toutes les typologies d’IA sont agglomérées »qu’il s’agisse d’IA générative ou d’IA discriminante par exemple. « Les risques et les défauts sont réduits voire oubliés »indique également Maxime Moffront. De même, « le coût annoncé est bien inférieur au coût réel » :la plupart des influenceurs affirment que « tout est disponible pour 20 euros par mois », « tous les outils nécessaires coûtent beaucoup plus cher que cela »rétorque le spécialiste de l’IA.
Enfin, « l’effort nécessaire pour atteindre l’objectif souhaité est largement sous-estimé ». Ainsi, dans sa vidéo « La révolution de l’IA en 2025 », Louis Key affirme qu’Open AI (qui développe ChatGPT) « C’est un outil magique qui permet de créer n’importe quel service en un clic »Les influenceurs suggèrent également que la qualité du « prompt », l’instruction donnée à l’intelligence artificielle, est censée donner un résultat optimal sans effort supplémentaire. Des promesses que Maxime Moffront écarte, pour lui de telles compétences prennent du temps à acquérir. Il estime donc que ces formations sont loin d’être « concluant ».
Selon Maxime Moffront, l’IA est un marché très important, « estimé à 184 milliards de dollars en 2024″en cours de fabrication, « avec une croissance de 28% attendue sur 10 ans » et pour lesquels il existe un réel besoin de formation. Pour utiliser l’IA, « Vous devez avoir des connaissances en matière d’incitation en plus de vos connaissances initiales »rappelle le spécialiste.
« L’IA est un ensemble d’outils qui vont permettre des gains de productivité et la création de nouveaux services. Cependant, leur utilisation requiert des compétences et des efforts, totalement opposés aux moyens alléchants de s’enrichir rapidement qui se développent sans cesse sur les réseaux sociaux », conclut Maxime Moffront.
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