Question à un expert
Mon père a acheté un bien en viager, dont j’ai hérité, dois-je continuer à payer la rente ?
Lors d’une vente en viager, un vendeur (« rentier ») transfère un bien à un acheteur (« rentier ») contre le versement d’une rente, souvent jusqu’au décès du vendeur.
Il est donc d’usage de faire face aux conséquences du décès de ce dernier, qui se traduit généralement par la fin du versement de la rente. Et si l’acheteur décède avant lui ? Le décès du débiteur ne met pas fin au contrat. Les héritiers de l’acheteur sont tenus de payer la rente jusqu’au décès du rentier, indivisiblement et solidairement.
Cela signifie que le débiteur ne peut s’adresser qu’à un seul des héritiers et lui demander de payer le montant total de la rente. Il appartiendra à cet héritier de prendre des dispositions avec ses cohéritiers afin qu’ils contribuent à hauteur de leur part dans l’héritage.
Les rentes, une dette du défunt
Le non-paiement de la rente est lourdement sanctionné. Le rentier peut obtenir le paiement d’une pénalité par jour de retard et d’annulation de la vente. Selon la manière dont l’acte est rédigé, la résolution de la vente peut faire en sorte que le rentier redevienne propriétaire du bien sans avoir à restituer les sommes reçues aux héritiers du rentier.
Fiscalement, la rente devra être prise en compte dans la déclaration de succession. Car si le bien se retrouve dans le patrimoine de la succession, les rentes restant dues constituent, à l’inverse, une dette du défunt. Ils seront capitalisés au passif de la succession selon l’espérance de vie du rentier. Pour un viager occupé – lorsque le vendeur peut continuer à habiter le logement – ce droit devra également être pris en compte pour évaluer le bien immobilier du patrimoine.