Peur du placement, casier judiciaire des parents… Le point sur les derniers détails
Où se trouve Santiago ? C’est la question que tout le monde se pose depuis lundi 21 octobre, jour de la disparition de l’enfant de 17 jours, et à laquelle la police tente de répondre. Car le nourrisson, « très prématuré » reste à ce jour introuvable. Jeudi, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, a tenu une conférence de presse pour faire le point sur l’enquête et apporter de nouvelles précisions. Que sait-on de la santé de l’enfant ? Qu’est-ce qui a bien pu pousser ses parents à le kidnapper ? Que contient leur casier judiciaire ? Que risquent-ils ? 20 minutes fait le point.
Que sait-on de l’état de santé de Santiago ?
Né le 4 octobre à 32 semaines, soit huit plus tôt que prévu, le bébé « a dû être réchauffé dans une couveuse, sous surveillance », et n’a pu être allaité ni assisté. d’une bouteille. Il a été « nourri par une sonde gastrique » grâce à laquelle on lui a administré « du lait spécifique », précise le procureur, rappelant que Santiago avait besoin de « soins médicaux constants » sans lesquels son espoir est « réduit ». L’espoir de le retrouver s’évanouit mais il « n’est jamais perdu », ajoute Eric Mathais. Et d’ajouter : « Nous espérons vraiment le retrouver vivant. »
Qu’est-ce qui a bien pu pousser ses parents à le kidnapper ?
« Nous avons peu d’informations sur leurs motivations », reconnaît le procureur de la République. Le couple, qui détenait toujours l’autorité parentale, « n’était pas opposé aux soins » prodigués à leur bébé. Une hypothèse semble cependant privilégiée par les enquêteurs. Le matin même de l’enlèvement, les parents ont eu un entretien avec une équipe multidisciplinaire de l’hôpital. Ils ont peut-être agi « par crainte d’une ordonnance de placement temporaire » pour leur enfant à court terme. En d’autres termes, Santiago leur avait enlevé leur soirée. Or, le couple n’avait jusqu’alors fait l’objet d’aucun signalement de la part des services pour enfants en danger, précise le parquet. Et d’ajouter : « Aucune procédure formelle n’a été engagée. »
Que contient leur casier judiciaire ?
Nous en savons désormais davantage sur le passé judiciaire des parents de Santiago. Agé de 23 ans, son père a été condamné à quatre reprises, dont la première fois en janvier 2021, en Autriche, où il a écopé d’une peine avec sursis pour « cambriolage et vol à main armée ». En septembre de la même année, il est condamné à Strasbourg pour « vol aggravé et association de malfaiteurs ». En janvier 2023, le tribunal correctionnel de Versailles l’a condamné pour « usage de stupéfiants et cambriolage ». Finalement, en avril 2024, le tribunal de Melun a prononcé contre lui une peine de prison ferme pour « vol par effraction » et « conduite de véhicule sous drogue ».
La mère de Santiago est également connue des services judiciaires. A 25 ans, la jeune femme a été condamnée à trois reprises : en décembre 2019 à Aix-en-Provence, pour cambriolage, en mai 2023 pour recel de vol. Finalement, en avril 2024, elle est condamnée à une peine de prison modifiée pour cambriolage par le tribunal de Melun.
Quels sont les risques pour les parents de Santiago ?
Les recherches se poursuivent dans le spectre « le plus large possible », a ajouté le procureur en réponse à la question de savoir si la Serbie pourrait être une piste. « Les réquisitions de mandat d’arrêt sont prises pour permettre l’émission d’un mandat d’arrêt européen et une diffusion plus large aux fins d’arrestation par Interpol », indique Eric Mathais.
« L’enlèvement d’un enfant par les parents reste légalement justifié lorsque leur comportement caractérise un abus de l’exercice de l’autorité parentale », précise-t-il. Tous deux risquent une lourde peine. « Si l’enfant meurt, il risque la prison à vie », ajoute le procureur, qui appelle le couple à emmener Santiago à l’hôpital le plus proche « pour le bien de leur bébé ».
A ses côtés, Jean-Paul Mégret, directeur de la sous-direction de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, a appelé toute personne susceptible d’aider les enquêteurs à les contacter via l’adresse mail pppj-sic@interieur.gouv.fr si photos ou des éléments ont permis de retrouver l’enfant.