Equipés d’un nouvel aileron arrière, les Peugeot 9X8 n’ont pas participé à l’Hyperpole, réservée aux dix meilleurs temps de la séance qualificative. Stoffel Vandoorne et Jean-Éric Vergne, les deux pilotes retenus pour l’exercice, terminent respectivement à cinq et six dixièmes de la dernière place qualificative.
Si le résultat n’est pas forcément celui attendu pour les Lions, Jean-Éric Vergne n’a pas réalisé une mauvaise séance, avec une voiture plutôt bien équilibrée : « Stoffel et moi avons réalisé de bons tours et nous n’aurions pas pu tirer davantage parti de la voiture. La voiture était en bon état, pas de problèmes majeurs de marsouin, de sous-virage ou de survirage. C’est ce genre de tour où tu sors de la voiture et tu penses que tu ne sais pas comment gagner deux secondes. Lorsque nous avons démarré le programme à Sebring (en 2023), nous savions qu’il y avait beaucoup de points à améliorer. Mais dans cette session, nous ne pouvons pas faire grand-chose de plus. »
Un BOP pas optimal ?
Implicitement bien sûr, le BOP (Balance Of Performance) appliqué à la version 9X8 2024. la Peugeot est en effet la voiture la plus lourde à Imola, et seule la Porsche 963 a moins de puissance allouée, mais avec près de 30 kg de moins sur la balance. Une situation difficile pour Stoffel Vandoorne.
« Nous verrons mais c’est une nouvelle voiture, ils n’ont pas beaucoup de données sur cette voiture donc c’est difficile pour (la FIA et l’ACO) de juger où la placer. Mais quand on regarde les données brutes, on a le pire de tout ! J’espère qu’après cette course ils auront des données sur où nous en sommes et qu’ils pourront nous juger un peu mieux.”a-t-il expliqué après les qualifications.
« C’est ça qui est frustrant, on travaille beaucoup, on fait les essais, les meetings, on essaye de mettre la voiture dans les meilleures conditions… ouais ce n’est pas génial d’arriver à ce résultat mais on verra, c’est tout. est une nouvelle voiture pour nous. Nous n’avons effectué aucun test ici non plus, nous essayons donc de jouer avec les paramètres. Je doute que tout soit déjà optimal, et cela joue aussi un petit rôle, bien sûr. On verra après cette course ! »
De son côté, Vergne a été beaucoup plus clair : « Je ne peux pas en parler. J’ai une opinion bien arrêtée à ce sujet mais je devrais peut-être la garder pour moi ! »
Place désormais à la course, d’une durée de six heures et qui s’annonce particulièrement mouvementée, sur une piste sinueuse et étroite. Pour Stoffel Vandoorne, la course peut vite se transformer en épreuve de survie : « J’espère que nous pourrons finir dans les points, je pense que ce sera une course mouvementée, avec le trafic, toutes ces choses ! Ce sera le chaos je pense, une fois que nous commencerons à revenir aux LMGT3, il y aura de l’action ! »
Une formation pour être « impeccable »
Son équipier Jean-Éric Vergne partage l’objectif de points du pilote de la n°94, tout en cherchant avant tout à être impeccable, il aime le reste de l’équipe. Le Francilien profite de cette épreuve pour maximiser tous les aspects de sa performance, sans ressentir la pression d’un gros résultat, qui était en vue au Qatar avant de tomber en panne d’essence dans les dernières minutes.
« On va se battre pour les points, c’est l’objectif, ouvrir le chrono, et oublier un peu le côté performance, se concentrer sur le travail d’équipe, sur la stratégie, faire les meilleurs tours au meilleur moment. Soyez opportuniste, et soyez bon en course, les ingénieurs comme les mécaniciens ou les pilotes. Nous voulons nous entraîner à être impeccables afin que le jour où nous aurons la voiture pour gagner, nous le soyons toujours et y parvenions.
C’est une course très importante, que nous prenons très au sérieux malgré mon agacement sur la performance, je suis très motivé pour la course de demain. Je m’engage à très bien faire, je serai heureux demain si peu importe le résultat et la performance on peut se regarder dans les yeux, toute l’équipe, et se dire qu’on a tout bien fait, c’est l’objectif que je me suis fixé pour moi-même. »
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