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Peu de questions postées, faible participation… A Nantes, le droit au questionnement citoyen ne suscite pas d’enthousiasme

Seuls 963 électeurs ont participé à la séquence de démocratie participative organisée par la commune. La question populaire, qui sera présentée au prochain conseil municipal, n’a été soutenue que par 295 habitants de la sixième ville de France.

Le Figaro Nantes

Un « exercice démocratique » sans triomphe, mais sans débâcle. Les élus de la ville de Nantes s’apprêtent à vivre une première prise de parole citoyenne, lors du conseil municipal du 21 juin. Un Nantais pourra poser sa question à la maire Johanna Rolland (PS), ainsi qu’à ses adjoints, dans le cadre du « droit de questionnement » instauré l’hiver dernier par la majorité écosocialiste de la commune. Il ne s’agira toutefois pas d’une interpellation surprise des élus. Présentée en début de semaine en conférence de presse, la question gagnante concerne l’accès des chiens de plus de 6 kg aux transports en commun de la métropole. Par ailleurs, signe d’un certain manque d’enthousiasme, aucune des 19 propositions citoyennes jugées recevables n’a dépassé le seuil des 300 soutènements habitants. Un seuil établi, à l’origine, comme la limite à franchir à considérer par le conseil municipal.

En fait, la question la plus populaire a reçu à peine 295 soutiens de la part des Nantais. Ou « 366 supporters dont 295 nantais », selon l’expression municipale, qui a jugé bon de valoriser les voix qui ne comptent pas. Une commission municipale, incluant l’opposition, a dû être réunie ce printemps pour désigner la proposition la plus populaire comme gagnante de cette première enquête citoyenne. Et éviter que le système ne tourne au fiasco, faute d’électeurs. « Le seuil des 300 supporters était plutôt bien ciblé, en tout cas », défend néanmoins le premier adjoint à la ville de Nantes, Bassem Asseh, en évoquant cette ligne de démarcation retenue en référence aux 300 000 habitants de Nantes. « Il ne manquait que cinq voix à la proposition acceptée pour atteindre ce seuil. La deuxième question la plus soutenue était loin derrière et n’avait reçu que 258 votes des habitants..

Une arrestation par an

La question sera prochainement formulée en conseil municipal et fera l’objet d’un accusé de réception oral de Séverine Figuls, conseillère municipale chargée des animaux. Bien que la candidature gagnante soit connue de tous depuis fin avril, elle ne recevra pas de réponse le 21 juin. « La question a été étudiée il y a quelques années, nous pourrons donc apporter des réponses aux citoyens et nous engager à travailler sur le sujet, mais nous ne pourrons pas nous engager immédiatement sur une décision »précise l’élu.


Nous informerons les services municipaux s’il est possible de déployer ce système deux fois par an

Bassem Asseh, premier adjoint à la ville de Nantes

L’enquête citoyenne s’avère en fait être un mécanisme très lent. La formulation publique de la question canine marquera l’aboutissement d’une démarche annoncée en décembre, puis mise en œuvre en février, avec l’ouverture pendant 29 jours d’une plateforme dédiée aux Nantais âgés d’au moins 16 ans. Durant ce créneau, 24 questions d’intérêt général ont été postées. Parmi eux, cinq n’ont pas été jugés recevables. Les 19 restants ont été soumis entre mars et avril au vote des 303 000 habitants de la sixième ville de France. Seuls 963 électeurs distincts – pouvant soutenir plusieurs thèmes – ont été dénombrés. Cela représente une participation d’environ 0,32%.

Cette expérience démocratique sera néanmoins poursuivie et son dispositif affiné, annonce déjà la ville de Nantes. Allonger de deux semaines la durée de la collecte des aides est une des pistes envisagées pour améliorer la participation. À l’heure actuelle, la date du prochain interrogatoire citoyen n’est pas encore prévue. Il devrait a priori être déployé l’année prochaine. « Nous aviserons les services municipaux s’il est possible de déployer ce système deux fois par an »évoque Bassem Asseh.

Présentée en décembre 2023, l’enquête citoyenne s’inscrit dans le programme de « redynamisation démocratique » affiché par Johanna Rolland, lors de sa campagne de réélection, en 2020. La proposition avait été pointée du doigt par plusieurs élus d’opposition, qui regrettaient une mesure « gadget » . D’autres mécanismes de dialogue citoyen s’inscrivent dans ce volet du programme de la ville, avec notamment des budgets participatifs ou encore des réunions de quartier entre habitants et élus.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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