Cela pourrait également réduire les transaminases.
Une mauvaise alimentation et le manque d’activité physique sont néfastes pour l’organisme, notamment pour le foie. Au fil du temps, l’accumulation de graisses autour de cet organe épurateur le rend malade. On parle alors de « stéatose hépatique non alcoolique », NASH ou encore « maladie du foie gras ». En France, cette maladie touche environ 200 000 personnes. Sa prévalence devrait encore augmenter dans les années à venir, mais elle accroît l’inflammation et favorise la cirrhose du foie. Ce n’est pas le seul mal causé par les graisses accumulées autour du foie, puisqu’une étude publiée en 2022, menée notamment par des scientifiques français, a montré que ces graisses pouvaient réduire l’oxygène dans le cerveau et enflammer les tissus cérébraux, deux phénomènes associés à un risque accru de maladies neurologiques graves comme la démence.
Manger moins gras et moins sucré est donc important pour protéger le foie et le cerveau. Une autre piste partagée par des chercheurs canadiens en août 2024 semble également intéressante. Elle démontre les bienfaits d’un fruit exotique quasiment inconnu aujourd’hui pour réduire les quantités de gras dans le foie.
Durant 12 semaines, trente participants en surpoids et souffrant d’hypertriglycéridémie ont pris soit un extrait du célèbre fruit, soit un placebo, dans le cadre d’un essai clinique randomisé. Après avoir réalisé des examens IRM pour déterminer le taux de graisse dans le foie des volontaires, les scientifiques ont observé une réduction de 7,43 % des lipides hépatiques chez ceux qui avaient consommé le fruit contre une augmentation de 8,42 % chez les autres. « Cela représente une différence significative de 15,85 %. » « Les taux d’ASAT et d’ALAT ont également diminué dans le sang après la prise du fruit, comparativement au placebo », a commenté André Marette, professeur à la Faculté de médecine et chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec–Université Laval, qui a dirigé l’étude.
Le fruit étudié ici est le camu camu. Il provient d’un arbre de la forêt amazonienne qui appartient à la même famille que la goyave. Le camu camu contiendrait des polyphénols spécifiques qui influencent le microbiote intestinal. « Le microbiote métabolise les grosses molécules de polyphénols qui ne peuvent pas être absorbées par l’intestin, les transformant en molécules plus petites que l’organisme peut assimiler pour réduire la graisse du foie. » explique le professeur Marette. Le fruit agirait alors comme un prébiotique.
« Ces résultats étayent le potentiel hépatoprotecteur du camu camu contre la stéatose hépatique non alcoolique. Compte tenu de la prévalence croissante des maladies hépatiques dans le monde et du manque de traitements pharmacologiques, ces résultats revêtent une importance clinique. D’autres études à long terme sur un échantillon plus large sont nécessaires pour confirmer ces effets bénéfiques. » ont conclu les scientifiques.