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Pétrole Brent : Avec les craintes d’un embrasement au Moyen-Orient, le pétrole gagne plus de 8% en trois séances

(BFM Bourse) – Les cours de l’or noir sont propulsés depuis plusieurs séances par la menace d’un conflit généralisé au Moyen-Orient. Le risque géopolitique domine ainsi un marché qui serait autrement déprécié par des fondamentaux difficiles.

Les prix de l’or noir ont enregistré un rebond spectaculaire. De mardi à jeudi, le contrat de décembre sur le Brent de la mer du Nord a repris 8,64% en trois séances pour s’élever à 77,90 dollars le baril tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York a regagné 8,45% à 73,93 dollars le baril.

Les prix du pétrole ont été catapultés depuis mardi par la forte montée des tensions au Moyen-Orient. L’Iran a lancé une attaque d’environ 200 missiles balistiques sur le territoire israélien. Depuis Téhéran et l’Etat hébreu ont accru leurs menaces mutuelles et le marché craint un conflit plus large dans la région qui aurait un impact significatif sur la production pétrolière.

Sur la seule journée de jeudi, les prix du pétrole ont bondi de 4% pour le Brent et de plus de 5,2% suite aux déclarations du président américain Joe Biden. Le locataire de la Maison Blanche a indiqué que les États-Unis discutaient d’une éventuelle attaque d’Israël contre les infrastructures pétrolières iraniennes.

« L’escalade du conflit au Moyen-Orient entre Israël et l’Iran a provoqué une forte hausse du prix du pétrole. La hausse a été particulièrement forte hier après les propos du président américain suggérant qu’Israël pourrait frapper les installations pétrolières iraniennes, afin de répondre aux les attaques de missiles tirées par les Iraniens pour ‘venger’ l’élimination des dirigeants du Hezbollah », explique Sebastian Paris Horvitz, de LBPAM.

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L’Iran, 4% de la production mondiale

Selon les données du ministère américain de l’Énergie, l’Iran a produit 4 millions de barils de pétrole par jour en 2023, ce qui représentait environ 4 % de la production mondiale.

« La plus grande crainte, sur un marché potentiellement excédentaire compte tenu des capacités inutilisées dans les pays du Golfe, est que le conflit ne s’étende et que l’impact sur la production pétrolière de toute la région s’en ressente. Même si une telle possibilité ne semble pas vraiment se refléter dans les prix du baril, il est certain que le marché a réintroduit une prime de risque géopolitique sur les prix du pétrole », juge Sebastian Paris Horvitz.

« La plupart des commerçants pensent qu’une attaque contre les champs pétrolifères iraniens perturberait massivement l’approvisionnement en pétrole, car les représailles de l’Iran seraient encore plus tendues », a déclaré Naeem Aslam de Zaye Capital.

Reste à savoir si une conflagration de la situation se produira réellement. La banque UBS tablait, dans une note publiée mercredi, sur une « absence de guerre totale entre l’Iran et Israël », l’establishment jugeant que Téhéran avait su « signaler sa détermination » avec l’attaque de mardi sans vraiment vouloir aller plus loin. loin.

Au-delà du risque géopolitique, les fondamentaux pétroliers restent assez fragiles. Le ralentissement de la croissance mondiale, notamment en Chine, pèse sur la demande tandis que l’Arabie saoudite, lassée de perdre des parts de marché, pourrait augmenter sa production, comme l’a rapporté la semaine dernière le Financial Times.

« Jusqu’à ce que la situation géopolitique au Moyen-Orient se calme, les prix du pétrole risquent toujours de monter en flèche. Mais dans le contexte d’une baisse de la demande et d’une offre accrue sur le marché pétrolier au sens large, les risques qui pèsent sur les prix du pétrole au cours des prochaines années l’année sont sans aucun doute orientés à la baisse », résume David Oxley, de Capital Economics, dans une note.

« Le fait que l’OPEP+ (l’organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés) pompe actuellement bien en dessous de sa capacité – et a donc le potentiel d’augmenter sa production si l’approvisionnement en pétrole iranien est perturbé – limite le potentiel d’une augmentation prolongée du prix du pétrole. À titre de comparaison, l’Iran représente environ 4 % de la production mondiale de pétrole, mais l’OPEP dans son ensemble limite actuellement sa production à près de 6 % de la production mondiale », explique-t-il.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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