Petits cadeaux, « services rendus »… L’ancien policier et préfet Alain Gardère, soupçonné de corruption, au tribunal
L’enquête a débuté par des soupçons sur le mode de vie de l’ancien commissaire de police de Marseille, aujourd’hui âgé de 67 ans.
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Alain Gardère, 67 ans, est jugé depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Sept années d’enquête ont montré « la vulnérabilité » de l’ancien préfet « aux demandes »selon le juge d’instruction, pour qui le haut fonctionnaire a fini par mélanger ses activités professionnelles avec « amitiés intéressées ».
Il est jugé du lundi 13 mai au 20 juin aux côtés de 12 autres personnes et deux sociétés par le tribunal correctionnel de Paris pour une longue liste de délits, parmi lesquels corruption active ou passive, abus d’autorité, prise illégale d’intérêts, abus de biens sociaux ou encore voire la dissimulation d’abus de biens sociaux.
Responsable de la sûreté des aéroports parisiens du Bourget et de Roissy en 2011-2012, directeur en 2015-2016 du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS, l’organisme qui délivre les agréments dans ce secteur), le haut fonctionnaire, aujourd’hui retraité, est soupçonné d’avoir pris l’habitude de demander des avantages sociaux tout en faisant usage de son poste. Grand chef des commissariats parisiens, dans les années 2000, Alain Gardère pouvait être aussi colérique qu’affectueux envers ses collègues.
Faveurs à ses « frères » francs-maçons
A un poste essentiel de la sécurité privée, il accélère les autorisations de port d’armes et reçoit des caisses de vin, des billets pour des défilés de haute couture, ou des promesses de voyage en Hongrie… Préfet de l’aéroport de Roissy, il obtient un badge d’accès pour un vieil ami, directeur d’un cabaret parisien où les policiers ont leurs habitudes.
La liste est longue : un dîner à la Tour Eiffel, des travaux pas chers dans ses appartements… Et puis les services rendus non pas à des amis, mais à « frères ». « L’appartenance (d’Alain Gardère) à la franc-maçonnerie l’a (sans doute) amené à privilégier certaines personnes »conclut le juge d’instruction.