CONTREPOINT – Alors qu’Emmanuel Macron tarde à nommer un Premier ministre, il se retrouve à la merci du PS et de LR, qu’il était fier d’avoir envoyés au cimetière du « vieux monde ».
Qui veut gouverner le pays ? La question peut paraître absurde. Pourtant, la difficulté d’Emmanuel Macron à trouver un successeur à Gabriel Attal oblige à se la poser. Bien sûr, l’énigme tient d’abord à l’incroyable fracture du paysage politique résultant de la dissolution.
Il tient aussi au « front républicain » : pour sauver des sièges, tout le monde, de LR à LFI, était prêt à se faire élire ensemble mais pas à gouverner ensemble ensuite. Le chef de l’Etat a beau dire que cette barrière anti-RN commune oblige tous les partis estampillés « républicains », il serait en effet difficile d’imaginer quelle politique pourrait être portée conjointement par Laurent Wauquiez et Sandrine Rousseau.
Le blocage tient toujours à la prétention du Nouveau Front Populaire à réclamer Matignon tout en refusant de dépasser le cadre de ses frontières et de son programme. Au point qu’on peut se demander si cette revendication de gouverner sans condition…