Peter Cherif, proche des terroristes de Charlie Hebdo, refuse de s’exprimer à son procès
Les juges d’instruction estiment que le jihadiste a « facilité l’intégration d’un des frères Kouachi au sein d’AQPA » et qu’il avait « connaissance » de « la mission » de commettre un attentat en France.
Le vétéran du jihad français Peter Cherif, jugé depuis lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris, notamment pour son rôle aux côtés d’un des assaillants du journal satirique Charlie Hebdo en 2015, a indiqué mardi 17 septembre qu’il refusait de s’exprimer. Au début de l’audience, le président de la cour d’assises a demandé à l’accusé de prendre la parole afin de retracer son parcours de vie, qui devrait être au coeur de cette deuxième journée de procès. « Je ne souhaite pas parler, Madame la Présidente. »« Je ne suis pas sûr que les faits soient exacts », a répondu Pierre Cherif, après avoir retiré son masque chirurgical. Lundi, il avait déclaré ne pas reconnaître les faits qui lui étaient reprochés.
Le jihadiste de 42 ans est jugé par le tribunal correctionnel spécialement composé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). Il comparaît également pour l’enlèvement en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l’ONG Triangle Génération Humanitaire.
Mais c’est surtout son implication potentielle dans le massacre commis à Paris dans les locaux de Charlie Hebdo par les frères Chérif et Saïd Kouachi le 7 janvier 2015, âprement débattu au cours de l’instruction, qui devrait être au cœur du procès. Les juges d’instruction estiment qu’il a « a facilité l’intégration au sein d’Aqpa d’un des frères Kouachi, très probablement Chérif »et qu’il avait « conscience » de « la mission » de commettre un attentat en France, confie-t-il à son ami d’enfance lors d’un court séjour au Yémen à l’été 2011.
Entendu à l’automne 2020 comme témoin lors du procès des attentats de janvier 2015, commis notamment par les frères Kouachi avant qu’ils ne soient abattus par la police, et qui ont fait au total 17 morts, il a assuré n’avoir « rien à voir avec ça » dans ces attaques, avant de se retirer dans le silence