Dans un entretien accordé au journaliste indépendant Gauthier Baudin, Florian Grill, actuel président de la Fédération française de rugby et candidat à sa réélection, est revenu sur l’affaire Jégou-Auradou.
Deux mois après les faits présumés, les internationaux Hugo Auradou (21 ans) et Oscar Jégou (21 ans), inculpés de viol en Argentine, sont rentrés en France le 4 septembre. Les deux joueurs sont toujours poursuivis pour « viol collectif » sur une Argentine de 39 ans qui avait passé une partie de la nuit du 6 au 7 juillet dans leur chambre d’hôtel à Mendoza, après un test-match du XV de France. Auradou et Jégou espèrent tous deux un abandon des poursuites dans les prochains jours, et un classement sans suite de l’affaire qui mettrait fin à ce scandale – au moins sur le plan juridique.
Lors d’une interview publiée ce jeudi sur la chaîne Youtube de Gauthier Baudin, journaliste indépendant, Florian Grill, actuel président de la Fédération française de rugby et candidat à sa réélection, s’est exprimé sur l’affaire. Et il a répondu à cette question : Auradou et Jégou doivent-ils être sanctionnés par la FFR et comparaître devant une commission de discipline indépendante ?
« Personne ne voudrait être à leur place »
« La question aujourd’hui c’est de savoir s’il y a lieu de classer l’affaire ou non. Est-ce qu’ils vont être sanctionnés davantage ? La réalité c’est qu’ils n’étaient pas les seuls à être sortis ce soir-là. Ont-ils respecté la règle ? La réponse est non. Il y a un capitaine de tournée qui s’appelle Baptiste Serin et qui a dit : ‘Vers 1h30 ou 2h du matin, tout le monde rentre à l’hôtel’. Il y a eu un certain nombre de joueurs, dont Auradou, Jegou et Jaminet, qui ont décidé de ne pas rentrer à l’hôtel et ont décidé de sortir. Ils n’étaient pas les seuls. Je pense qu’ils ont déjà été sanctionnés », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « Franchement, personne ne voudrait être à leur place. On verra s’ils sont condamnés ou pas, je ne suis pas juge, je ne suis pas avocat, ce n’est pas à moi de décider. Mais ajouter une sanction par rapport à ce qu’ils ont vécu aurait un côté complètement ridicule. (…) La question est de savoir s’il doit y avoir un non-lieu ou pas. » Quid du latéral international Melvyn Jaminet, suspendu 34 semaines suite à la publication sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle il tenait des propos racistes ?
« Melvin Jaminet n’a pas subi la même chose en Argentine (que Jégou et Auradou, ndlr). Il a tenu des propos ouvertement racistes dans une vidéo largement diffusée, alors qu’il portait le coq de l’équipe de France sur son maillot. Nous avons saisi la commission de discipline de la FFR, qui est indépendante. Elle a pris une décision. En revanche, nous avons saisi le procureur », a répondu Florian Grill.