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perquisition au ministère de la Santé dans le cadre d’une information judiciaire pour « favoritisme »

La façade du ministère de la Santé, à Paris, le 11 juillet 2022.

Le dossier du recours aux cabinets de conseil connaît un nouvel épisode. Selon nos informations, confirmées par une source judiciaire, les enquêteurs de la section de recherche de Paris ont procédé mercredi 29 mai à une perquisition au siège du ministère de la Santé, rue de Ségur, à Paris, en présence de juges d’instruction.

Cette perquisition est effectuée dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 21 octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) pour favoritisme et recel de favoritisme, suite à un rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets privés de conseil sur les politiques publiques. .

Rendus publics le 16 mars 2022, les travaux de la commission sénatoriale, dirigée par Eliane Assassi (Parti communiste français) et Arnaud Bazin (Les Républicains), avaient pointé le « un recours massif et croissant » par les services de l’État aux cabinets de conseil comme Accenture, CapGemini ou McKinsey : un peu moins d’un milliard d’euros pour l’année 2021, soit plus du double des 379 millions d’euros dépensés en 2018.

Le rapport critiquait généralement le « réflexe » du recours accru à ces sociétés privées pour assumer des missions relevant en principe de la compétence des pouvoirs publics, et décrit un « phénomène tentaculaire »qui posait la question de « la souveraineté » de l’État vis-à-vis de ces cabinets. Il a également relevé le coût de ces multiples contrats : 3 millions d’euros pour la création, par CapGemini, d’un « baromètre des résultats de l’action publique » ; 2,15 millions pour « soutien » de Roland Berger à la réforme de la formation professionnelle.

Optimisation fiscale

Un rapport de la Cour des comptes, dévoilé par Le monde en décembre 2022, avait également identifié plus précisément le rôle de ces cabinets de conseil lors de la pandémie de Covid-19. Plus de 50 millions d’euros ont été dépensés pour leurs services, notamment en matière informatique. Si le ministre de la Santé de l’époque, Olivier Véran, avait assuré que tout était « super clair et transparent »la Cour n’était pas de cet avis.

Lire l’enquête (2023) | Article réservé à nos abonnés La Cour des comptes confirme les abus du recours aux cabinets de conseil sous la présidence Macron

Pour elle, nombre de ces dépenses soulèvent des questions sur le respect du droit des marchés publics, et l’urgence sanitaire, souvent invoquée par l’exécutif, ne saurait suffire à tout justifier – « Pendant la guerre, est-ce qu’on regarde qui prépare les munitions, où ils le font et si les munitions sont correctement transférées à l’arsenal ? »» demandait Olivier Véran, alors ministre de la Santé, devant le Sénat, en février 2022. « L’impératif d’urgence a été systématiquement invoqué pour attribuer des contrats dans des délais courts, sans appel à la concurrence ni négociation », a regretté la Cour, estimant que, dans certains cas, les missions confiées à des cabinets de conseil étaient « au cœur des missions de service public » et aurait «  pourrait être pris en charge par le ministère ».

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Cammile Bussière

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