C’est « l’autre » sujet controversé sur l’avenir du périphérique. La transformation de l’ancien tracé olympique en une voie réservée au covoiturage, aux bus et aux taxis. Ce projet, que la mairie de Paris a décidé de « reporter » en raison d’ambiguïtés sur le statut de l’axe routier, revient sur l’actualité par la justice administrative. En plein débat sur la nouvelle limite à 50 km/h pour le périphérique – en vigueur depuis le 10 octobre – le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) vient de décider d’annuler la décision du conseil régional d’organiser une consultation publique concernant la voie réservée au covoiturage.
C’était en novembre 2021 ! Bien avant les Jeux, les tracés olympiques et le début des modifications concrètes sur le périphérique. La présidente (LR) de la région, Valérie Pécresse, qui dénonce la compétence exclusive de la mairie de Paris dans la gestion de la rocade, avait organisé une consultation sur Internet pour demander aux Franciliens… et autres (l’accès au (plateforme de consultation Internet étant ouverte à tous) pour répondre à une seule question : « Etes-vous pour ou contre la suppression d’une voie de circulation pour tous sur le périphérique ? « . L’opération a entraîné la participation de 79 000 internautes… dont plus de 90 % ont répondu « contre ».
Les élus de la majorité municipale parisienne n’ont pas tardé à dénoncer « une question biaisée ». Et la Ville de Paris, qui mettait en cause la légalité de la concertation mise en place par la région, l’a attaquée devant le tribunal administratif. Trois ans presque jour pour jour après la conclusion de cette consultation, le tribunal vient de lui donner raison… en annulant la décision de la région et en condamnant cette dernière à verser 1 500 euros à la Ville de Paris. « Les mots ont un sens, il n’a jamais été question de supprimer une voie de circulation comme l’indique la région », a déclaré David Belliard, l’adjoint d’Anne Hidalgo (EELV) en charge. voyage, ce vendredi après l’annonce de la décision de justice.
Le tribunal administratif ne s’est toutefois pas prononcé sur le fond de l’affaire. Il a simplement annulé la décision d’organiser la consultation publique pour les questions de « compétence ». Les éléments fournis par la région « ne permettent pas de démontrer que l’objet de la consultation porte sur un projet de décision qui relève de (sa) compétence, ni sur un avis qu’elle aurait été amenée à rendre », indique l’arrêt. rappelant au passage que la police de la circulation sur le périphérique dépend uniquement de la mairie de Paris.
« Nous savons que le périphérique ne relève pas de notre compétence. Mais nous voulions que les Franciliens soient libres de s’exprimer », a réagi Valérie Pécresse, qui se dit fière d’avoir organisé la consultation contestée. « Les Franciliens ont été clairs. La mairie de Paris doit en tenir compte », a-t-elle conclu.