L’entrée en vigueur de la nouvelle limitation de vitesse sur le périphérique parisien, le 1er octobre pour un premier tronçon puis ce jeudi pour l’ensemble des infrastructures, n’est pas sans son lot de conséquences collatérales. Alors que les conducteurs de deux et trois roues étaient auparavant autorisés à se faufiler entre les voitures, dans les inter-files, pour éviter les embouteillages, la loi le leur interdit désormais.
En effet, la circulation inter-voies (CIF) sur les autoroutes et voies rapides – séparées par un terre-plein central et comportant au moins deux voies chacune – est autorisée à titre expérimental depuis août 2021 lorsque le trafic est dense. Une règle qui ne s’applique qu’aux axes « où la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 70 km/h ». Des prérogatives que le périphérique ne respecte plus puisqu’il est limité à 50 km/h.
Un changement de pratiques que certains n’avaient pas anticipé, et qui suscite beaucoup de réactions. Pour redresser la situation, dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur ce vendredi 11 octobre, les sénateurs franciliens Ian Brossat, Fabien Gay et Pierre Ouzoulias demandent que les textes soient revus pour que les deux et trois roues « dans le Dans la perspective d’une poursuite de l’expérimentation à partir du 1er janvier 2025, les voyageurs pourront continuer à circuler en inter-files dans les départements d’Île-de-France, y compris sur les axes 50 km/h comme le périphérique.
Des répercussions négatives sur la fluidité du trafic
Une demande qu’ils justifient par les répercussions négatives qu’a cette interdiction sur la fluidité du trafic. Selon eux, la circulation inter-voies « contribue à la réduction des embouteillages, améliore la sécurité routière en évitant les mouvements brusques ou dangereux des autres véhicules, et contribue ainsi à alléger la pression sur les infrastructures routières. Il permet également une optimisation significative de la mobilité dans les zones urbaines denses comme l’Île-de-France. »
Contacté ce vendredi, Ian Brossat, ancien député (PCF) d’Anne Hidalgo au logement, insiste : « C’est stupide de lier l’interdiction des inter-files au fait qu’on est limité en dessous de 70 km/h. C’est une réflexion pragmatique qui a du sens et qui devrait être partagée par tous, quelle que soit la position que l’on peut avoir sur la baisse de la vitesse du boulevard. »
Une position partagée par David Belliard, adjoint (EELV) à la mairie en charge des transports, qui rappelle qu’au moment des concertations menées sur le périphérique, cette question avait été abordée. « Nous l’avons dit alors : nous soutenons l’autorisation des inter-files pour les deux-roues à 50 km/h. Cela ne présente pas plus (sinon moins) de danger qu’à 70 km/h », précise-t-il.
Selon nos informations, la Ville de Paris pourrait en effet donner suite à cette demande, même « si rien n’est fait », affirme-t-on dans les couloirs de l’Hôtel de Ville.