Divertissement

Sur internet, des appels au boycott des stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza

Les chanteuses américaines Beyoncé et Taylor Swift ainsi que la star de télé-réalité et femme d’affaires Kim Kardashian font partie des cibles de cette mobilisation pro-palestinienne. Et la vague de désapprobation s’est accrue depuis la récente tenue en grande pompe du Met Gala, l’événement annuel de la mode à New York auquel participe l’élite du showbiz.

Sur TikTok, le hashtag « blockout2024 » comptait lundi plus de 30 000 publications. Les vidéos listant les noms des invités du gala et d’autres personnalités à « bloquer » ont reçu des milliers de « j’aime ».

« Quand ils bombardaient Rafah où se trouvent des milliers d’enfants, on entendait plus parler de la tenue de Zendaya que de ce qui se passait » dans cette ville de la bande de Gaza, dénonce un internaute nommé Shompa. « En les bloquant, vous les frappez dans le portefeuille. »

Selon le site spécialisé Social Blade, Kim Kardashian a perdu plus de 814 000 abonnés sur Instagram en un mois, Selena Gomez plus d’un million, l’acteur Dwayne Johnson dit « The Rock » plus de 397 000 et Beyoncé environ 700 000.

« Ils savent qu’ils auraient dû en parler depuis longtemps, mais maintenant que nous avons lancé ce mouvement, ils commencent à briser le silence. Ça marche, continuez à bloquer ! », se réjouit un influenceur nommé sur TikTok Muna.

– « Très délicat » –

La chanteuse Lizzo a publié une vidéo dans laquelle elle invite sa communauté à récolter des fonds pour aider un médecin de Gaza à mettre sa famille en sécurité, vers le Soudan ou le Congo.

Sous sa publication, un « merci » d’un de ses abonnés, puis une pluie de commentaires négatifs : « Je vais continuer à la bloquer », « c’est des conneries (…) elle fait juste ça parce qu’elle est sur Facebook ». la liste », etc.

Depuis le conflit à Gaza déclenché par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, les militants pro-palestiniens et pro-israéliens ont exhorté les célébrités à prendre position sur les réseaux sociaux.

Pour David Jackson, chercheur en sciences politiques spécialisé dans la mobilisation des jeunes, ces appels s’expliquent en partie par l’implication traditionnelle des stars aux Etats-Unis dans la sphère politique et par le fait que les réseaux sociaux donnent aux internautes l’impression de connaître personnellement leurs idoles.

« Ne pas prendre position sur une question importante, ou prendre une position impopulaire, peut conduire à une plus grande désapprobation du public » à l’égard d’une star, explique cet expert à l’AFP.

Or, « ce conflit est très, très délicat à gérer pour une célébrité », souligne Natasha Lindstaedt, professeur à l’université d’Essex qui a étudié l’activisme des célébrités. « Et même des déclarations qui semblent universellement acceptées peuvent bouleverser les gens », poursuit-elle.

L’actrice américaine Susan Sarandon a été remerciée par son agence UTA après avoir pris la parole lors d’un rassemblement pro-palestinien en novembre. Le comédien Jerry Seinfeld s’est récemment retrouvé sous le feu des critiques pour son rapprochement avec Israël.

– Marie-Antoinette –

Ce récent mouvement de boycott est parti d’une vidéo, supprimée depuis, dans laquelle la créatrice de contenus Haley Kalil se filmait avec en fond un passage du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola. On voit la reine de France dire « qu’ils mangent du gâteau ! » (« Qu’ils mangent du gâteau! »).

Cette célèbre phrase, qui symbolise la condescendance des puissants envers les plus pauvres, a enflammé les réseaux sociaux alors que la population palestinienne de la bande de Gaza ravagée est menacée de famine.

« Il est temps de bloquer toutes les célébrités, les influenceurs et les riches qui n’utilisent pas leurs ressources pour aider ceux qui en ont désespérément besoin », déclare l’influenceuse Rae, connue sous le nom de « Dame de l’extérieur », appelant à mettre en place une « guillotine numérique ». contre ces personnalités.

L’indignation des internautes a été alimentée par la démesure du Met Gala de la semaine dernière, où selon le New York Times, une place coûtait 75 000 dollars, une table entière coûtait 350 000 dollars.

Sur les réseaux, les comparaisons ont fleuri entre l’événement new-yorkais et le film dystopique « Hunger Games ». Il met en scène une élite qui participe à de somptueux banquets et organise des jeux cruels tandis qu’une partie de la population meurt de faim.

Difficile toutefois d’évaluer l’impact financier du mouvement sur les célébrités, « à moins qu’elles ne soient totalement boycottées », estime Mme Lindstaedt. « Mais dans le cas de Taylor Swift ou de Beyoncé, il n’y a aucune chance que cela se produise. »

ia-cha/ev

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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