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Pénurie de médicaments, fermetures de pharmacies, hausse des tarifs… Pourquoi les pharmaciens sont en grève jeudi

Jusqu’à 90 % des pharmacies pourraient être fermées jeudi, selon l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

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Une pharmacie à La Grande-Motte (Hérault), le 28 décembre 2023. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

Journée « portes closes ». De nombreux pharmaciens sont en grève jeudi 30 mai, à l’appel des deux principaux syndicats de la profession. La Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont déposé un avis. Déserts pharmaceutiques, pénuries de médicaments ou encore hausse des tarifs : les demandes sont nombreuses.

Alors qu’une trentaine des rassemblements sont prévus dans toute la France, dont une manifestation à Paris qui débutera à 16 heures entre la Faculté de Pharmacie et le Ministère de l’Économie la mobilisation s’annonce massive. Jusqu’à 90 % des pharmacies pourraient être fermées, selon les chiffres communiqués par l’USPO à franceinfo. CONTRECertaines pharmacies seront néanmoins réquisitionnées par les autorités et resteront donc ouvertes. Franceinfo fait le point sur les raisons de cette mobilisation.

Interpeller le gouvernement sur la pénurie de médicaments

Les pharmaciens défileront également dans les rues pour dénoncer « là persistance des pénuries que vivent quotidiennement les pharmaciens, au détriment de leurs patients, qui sont les premiers pénalisés », selon l’USPO et la FSPF. En 2023, près de 5 000 médicaments ont été signalés comme « en rupture de stock » ou à « risque de pénurie » par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), contre 3 761 en 2022 et 2 160 l’année précédente. Cela concernait notamment l’amoxicilline, les traitements anticancéreux et l’insuline.

Dans le même temps, les pharmaciens s’inquiètent de la déréglementation du marché des médicaments et « la vente en ligne de médicaments via des plateformes commerciales avec stocks à distance »expliquent les syndicats. « Favoriser la vente de médicaments sur internet avec stock à distance est une attaque contre le réseau pharmaceutique et la destruction du réseau (…) Nous allons être dans une course aux prix et nous allons faire du médicament un bien de consommation et plus de soins », alerte le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot, auprès de France 3.

Alerte sur les déserts pharmaceutiques

« Les fermetures de pharmacies dans les territoires fragiles mettent en péril l’accès aux soins pour de nombreuses communautés., alertent les syndicats dans leur appel à la mobilisation. Selon eux, près de 2 000 pharmacies ont fermé en dix ans, portant leur nombre total à environ 20 000 pharmacies en 2024.

« On voit le phénomène du pharmacien qui prend sa retraite sans avoir vendu sa pharmacie ou du pharmacien en liquidation judiciaire. Nous n’avions pas vu cela auparavant », expliquer Marie Halm-Bongard, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de Bourgogne (FSPF), sur France 3. Cette affirmation fait notamment écho à un rapport de la Cour des comptes (PDF) publié en mai, qui indique que « Les Français ont de plus en plus de difficultés à accéder aux soins primaires. »

Demander une augmentation de leurs honoraires

Alors que les négociations avec l’Assurance maladie sur la revalorisation de leurs tarifs sont en cours, les pharmaciens réclament « une réévaluation significative » de leur rémunération à partir de 2025. Si les pharmaciens sont rémunérés sur marges médicaments ou sur appel, une partie importante de leur salaire dépend des honoraires. Ces montants sont payés par l’Assurance Maladie pour chaque vente de médicament et dépendent de la prescription.

Les syndicats évoquent un « insatisfaction générale de ces professionnels de santé face aux difficultés économiques auxquelles ils sont confrontés depuis près de trois ans ». Les différents syndicats mobilisés réclament également un « réforme du 3ème cycle des études pharmaceutiques ».

Interrogé mardi à l’Assemblée nationale sur la grève des pharmaciens, Frédéric Valletoux, ministre de la Santé et de la Prévention, a expliqué que « la rémunération des pharmaciens s’élevait à 7,3 milliards d’euros en 2023, elle a augmenté de 20% depuis 2019 ». Mais il a aussi assuré qu’il voulait « écoute-les ».

Cammile Bussière

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