Le finastéride, utilisé chez l’homme pour lutter contre la calvitie, est dans le collimateur des autorités sanitaires qui vont « réévaluer la balance bénéfice/risque » de ce médicament.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte sur les effets secondaires pouvant survenir après la prise de finastéride. Mieux connu sous les noms commerciaux Propecia ou Prosca, il est prescrit aux hommes touchés par la calvitie. C’est l’un des traitements les plus courants pour lutter contre la chute des cheveux chez les hommes.
Mais la prise de ce médicament peut avoir des conséquences graves. L’ANSM a annoncé ce jeudi 17 octobre une « réévaluation européenne de la balance bénéfice/risque des médicaments contenant du finastéride ou du dutastéride ».
Les pensées suicidaires reconnues comme effets indésirables potentiels
Troubles sexuels, baisse de libido ou encore idées suicidaires, les effets secondaires de la prise de finastéride sont bien connus des autorités sanitaires. « Depuis 2019, nous agissons pour renforcer la bonne information des patients et des professionnels de santé sur les risques liés au finastéride 1 mg et pour permettre l’identification des effets indésirables », rappelle l’ANSM. Il s’agit notamment de « placer des messages d’alerte sur les boîtes de médicaments ».
Mais, « des cas graves de troubles psychiatriques et de troubles sexuels (qui peuvent parfois persister longtemps après l’arrêt du traitement) continuent de nous être signalés », note l’agence nationale.
Nouveau, l’agence sanitaire explique que « des pensées suicidaires ont récemment été reconnues comme des effets indésirables potentiels de deux médicaments contenant du finastéride (Propecia 1 mg et Chibro-Proscar 5 mg). »
L’ANSM conseille les patients traités par finastéride qui présentent des effets indésirables. « Parlez-en au plus vite avec votre médecin, si vous êtes traité pour une alopécie, en cas de problèmes psychologiques, arrêtez votre traitement et faites une déclaration d’effet indésirable », recommande l’agence. « Si ces effets perdurent dans le temps ou persistent après l’arrêt du traitement, il est important de mettre à jour votre déclaration initiale pour la compléter. »
Pour les professionnels de santé, l’ANSM recommande d’évaluer l’opportunité de poursuivre ou d’arrêter le traitement si ces symptômes apparaissent.
La revue médicale indépendante Prescrire considère le finastéride comme « un médicament à éviter ».