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pendant que séparatistes et loyalistes s’entre-déchirent en Nouvelle-Calédonie, les habitants de La Foa parviennent à préserver la paix civile

pendant que séparatistes et loyalistes s’entre-déchirent en Nouvelle-Calédonie, les habitants de La Foa parviennent à préserver la paix civile

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Il y a trois semaines, la Nouvelle-Calédonie était en feu sur fond de revendications politiques d’indépendance. Mais à La Foa, village situé à 1h30 de Nouméa, élus et habitants font tout pour préserver le « vivre ensemble » entre communautés.

A La Foa, il n’y a pas de longues files d’attente pour faire les courses comme à Nouméa, commente Françoise. La mère de famille nombreuse et son amie Maeva, toutes deux Kanak, font une pause cigarette. « Il n’y a pas de souci pour la nourritureconfirme Françoise. C’est malheureux pour les habitants de Nouméa mais nous sommes en paix. Pas de soucis, pas de saccage, rien.

« A La Foa, ajoute Maeva, il n’y a pas de différence, on ne voit pas la couleur. On partage des destins communs, on ne peut pas se faire du mal, on se connaît si bien ! » L’indépendance reste un objectif à atteindre, « Les Kanaks réclament quand même leurs droits !s’exclame Françoise. Pour l’indépendance mais pas comme ça.»

La Foa est une ville de droite et loyaliste, insiste Florence Rolland, la maire de Générations NC. Mais « peu importe la tendance politique, peu importe les origines, les communautés. Nous avons tous nos idées politiques au sein de la commune. Nous les respectons ». Dans son village de 3 500 habitants, épargnés par les violences, le trentenaire, plus jeune maire de Nouvelle-Calédonie, œuvre au maintien de la paix civile à travers des rencontres sur le terrain et une communication zéro sur les réseaux sociaux.

« Il y avait de l’appréhension parce qu’on entendait que ça allait se passer ici. Chaque jour, nous avons été témoins d’une désinformation totale qui a créé une véritable psychose au sein de notre population.

Florence Rolland, maire de La Foa

sur franceinfo

Chaque jour une équipe d’élus et de députés est déployée sur le terrain : « On mène pas mal d’actions dans la commune, on va dans les quartiers, on occupe aussi les jeunes pour qu’ils s’éloignent un peu du téléphone »décrit le maire.

Occuper l’esprit des jeunes, c’est aussi l’objectif de Jean-Jacques dit Tchuky, dans son atelier de sculpteur sur bois sacré, au cœur de la tribu Oua Tom, à une vingtaine de kilomètres de La Foa. Depuis le début des émeutes, sept personnes sont mortes, des centaines ont été blessées et les dégâts se chiffrent en centaines de millions d’euros. « Les événements qui se déroulent dans le pays sont déchirants. Des jeunes sont morts sur les barrages. Ils ont été abattus comme du bétail, Tchuky est ému. Si les choses arrivent à Nouméa, elles peuvent arriver dans tout le pays. »il a peur.

« Ici, on prend le bateau ensemble. C’est tellement bête qu’on se tire dessus, qu’on s’entre-tue juste parce qu’il y a des lois venant du continent qui perturbent tout. »

Jean-Jacques, sculpteur

sur franceinfo

« Ici, nous sommes tous métispoursuit Jean-Jacques. Il y a des Corses, des Bretons, des Wallisiens, des Futuniens, des Savanais… Et c’est tout ce mélange qui fait notre richesse. Nous devons nous rappeler que nous sommes dans un processus de décolonisation et que l’État doit nous soutenir avec neutralité.

Son associé, Mathieu, tailleur de pierre métropolitain installé en Nouvelle-Calédonie depuis 20 ans, est entre deux : « Je soutiens une revendication qui me semble légitime. Après, je suis indépendantiste ? Je ne veux même pas dire « oui ». Il existe peut-être une troisième voie. Ici, c’est binaire. Pour ou contre l’indépendance. En revanche, il est très opposé au dégel du corps électoral qui a mis le feu aux poudres car il prévoit que plus de 42 000 Les électeurs, à condition d’être arrivés dans l’archipel avant 1998, peuvent désormais voter aux élections provinciales qui déterminent la vie locale en matière de santé et d’éducation notamment. « Je comprends ce que cela signifieconfie Mathieu. Je ne veux pas faire partie du problème. Un problème qui fracture plus que jamais la société calédonienne.

Vivre ensemble malgré tout à La Foa : reportage de Sandrine Etoa-Andegue et Eric Audra

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