Le patron du constructeur automobile Stellantis, Carlos Tavares, a qualifié lundi sur RTL l’augmentation du malus sur les voitures essence et diesel annoncée par le gouvernement dans le cadre du budget 2025 d’« erreur » et de « double peine ».
Le projet de loi de finances présenté vendredi réforme deux malus automobiles payés par les automobilistes lors de l’immatriculation du véhicule, le malus CO2 et le malus poids, qui voient tous deux leurs seuils de déclenchement abaissés.
« Je pense que c’est une erreur, c’est une double peine, ça ne sert à rien de rendre les véhicules thermiques inabordables, c’est un malus pour la liberté de circulation des classes moyennes, 70% de nos concitoyens ont besoin de leur voiture pour leur vie quotidienne, notamment aller travailler », a souligné M. Tavares.
Il juge que « porter atteinte à la liberté de circulation par le volet économique de nos classes moyennes est une erreur ». « Ce n’est pas comme ça qu’on va résoudre le problème, dit-il, il faut commencer par travailler à réduire le prix des véhicules électriques, pour rendre cette mobilité complètement abordable, mais aussi pour lutter contre « l’offensive chinoise ».
« Je ne pense pas que ce soit une bonne mesure, cela ne convient à personne, ni aux citoyens ni aux entreprises, je comprends que cela crée des recettes fiscales supplémentaires, mais je pense aussi que l’industrie automobile a déjà fait preuve de beaucoup de générosité en termes de créer des recettes fiscales », a poursuivi le patron de Stellantis.
« En faisant payer les constructeurs automobiles, ils finiront un jour par se mettre à genoux », a-t-il ajouté, soulignant que « 14 millions de personnes en Europe vivent de leur voiture ».
Carlos Tavares est également revenu sur l’annonce fin septembre d’une nette révision à la baisse de l’objectif de marge opérationnelle du groupe, désormais estimé entre 5,5% et 7%, contre « deux chiffres » précédemment, pour l’année 2024.
« Le problème qui a conduit à notre avertissement sur les bénéfices est un problème américain qui est en train d’être résolu et le sera avant Noël », a-t-il déclaré.
« Le rétablissement de la situation ne va pas être particulièrement difficile, car les problèmes que nous avons rencontrés (…) sont très clairement identifiés : il s’agit essentiellement d’un problème de stock excédentaire » et « nous avons déjà réduit notre stock de 52 000 unités au cours de la période. les trois derniers mois », a ajouté M. Tavares.
publié le 14 octobre à 9h28, AFP