Avant les élections législatives, franceinfo fait le point sur les principales mesures avancées dans cette campagne. En matière de sécurité, le Rassemblement national, la majorité présidentielle et le syndicat de gauche affichent chacun leurs priorités.
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En attendant le premier tour des élections législatives, franceinfo détaille les programmes des principaux partis en lice et s’intéresse, mercredi 19 juin, aux questions de sécurité.
Du côté du Rassemblement national, l’une des mesures fortes avancées est le retour des peines minimales. S’il est nommé Premier ministre, Jordan Bardella dit vouloir faire voter dans les premières semaines une loi sécuritaire, notamment pour rétablir les fameuses peines minimales. Cela concernerait les infractions liées au trafic de drogue mais aussi les agressions contre les personnes dépositaires de l’autorité publique, comme par exemple les agressions contre les policiers.
Une peine minimale est l’infliction d’une peine minimale en cas de condamnation, peine qui est donc automatique et non réductible. Ces peines minimales, contre les récidivistes, ont été mises en place en 2007, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy puis supprimées, en 2014, par la gauche, en l’occurrence par Christiane Taubira. Aujourd’hui, le Rassemblement national, tout comme les Républicains, souhaite leur retour. Il n’en est pourtant pas fait mention dans le programme du Nouveau Front Populaire.
Pour la majorité présidentielle, la priorité est de mieux lutter contre la délinquance juvénile. Avec la volonté de mettre en place des peines courtes et rapides, pour les mineurs de plus de 16 ans, un peu sur le principe des comparutions immédiates. Gabriel Attal dit également vouloir introduire une réduction de l’excuse minoritaire. Il l’avait déjà annoncé en avril, après la mort du jeune Chamessedine, 15 ans, battu alors qu’il sortait de son collège de Viry-Chatillon. Cette mesure reste d’actualité dans le camp présidentiel, même si les contours n’ont pas encore été précisés. L’exemple donné le week-end dernier par le Premier ministre est le cas d’un jeune de 16 ans, responsable de violences aggravées répétées, qui pourrait alors être jugé exactement comme un adulte, sans aucune réduction de peine.
Du côté du Rassemblement national, ce qui est surtout mis en avant, c’est la suppression des allocations familiales pour les parents de mineurs récidivistes. Enfin, le syndicat de gauche ne propose pas de mesures répressives contre les mineurs, mais promet d’embaucher davantage d’agents de la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse.
La mesure phare du Nouveau Front populaire en matière de sécurité est la remise en place d’une police de proximité. Dans son programme, il est écrit que des équipes de police locale seront déployées dans les quinze premiers jours en cas de victoire. En même temps, la volonté « pour interdire les LBD et les grenades mutilantes » et pour démanteler les BRAV-M à Paris, ces policiers à moto présents dans les manifestations. Le Nouveau Front populaire souhaite également introduire des récépissés lors des contrôles d’identité. Mais aussi supprimer l’IGPN, la police, qui serait alors remplacée par un organisme indépendant, rattaché au défenseur des droits.
Rien de tout cela dans les autres partis. Le RN prône depuis plusieurs années la présomption de légitime défense des policiers, ce que réclament également les syndicats. En clair, les policiers n’auraient plus à prouver qu’ils étaient en état de légitime défense lorsqu’ils ouvraient le feu. La charge de la preuve serait inversée et il appartiendrait aux tribunaux ou aux victimes de démontrer que l’usage de l’arme était illégal.
Enfin, il reste encore un point d’accord entre ces partis : la nécessité de donner davantage de moyens à la justice. Ainsi, le Nouveau Front Populaire souhaite embaucher de nouveaux magistrats afin de réduire les délais de procès. L’objectif affiché est également de lutter contre la surpopulation carcérale et d’assurer de meilleures conditions de détention.
De son côté, le Rassemblement national propose de doubler le nombre de magistrats – ce qui impliquerait la création de 10 000 places – et de rendre le concours plus accessible, notamment aux anciens policiers ou ex-avocats.
Enfin, la majorité présidentielle a, de son côté, déjà approuvé le recrutement de 1 500 magistrats et 1 800 greffiers d’ici 2027.
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