peine de prison avec sursis requise contre deux cadres du RN
Le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) a requis mardi une peine de prison avec sursis contre deux cadres du Rassemblement national (RN) pour complicité d’incitation à la discrimination, dix ans après la publication d’un « Guide des élus FN » prônant « priorité nationale ».
« Nous avons une incitation claire à faire cette distinction (entre Français et étrangers), ce sont des consignes qui sont directement données aux élus », a précisé le procureur de la République.
Steeve Briois parmi les prévenus
Le procureur a requis six mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende contre le maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Steeve Briois et l’ancienne secrétaire nationale du Front national (devenu RN) responsable de l’élue Sophie Montel, qui a quitté la formation en 2017.
Contre Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, adjointe au maire de Perpignan, il n’a demandé qu’une amende du même montant.
Le cas de l’eurodéputé Jean-François Jalkh, poursuivi dans le même dossier pour incitation publique à la discrimination, a été disjoint et son procès reporté au 3 juin 2025 pour raisons médicales.
Une idée « soumise au vote des électeurs », selon leurs avocats
Alors que la campagne pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet vient de s’ouvrir, le tribunal judiciaire de Nanterre a rejeté en début d’audience la demande des prévenus de reporter les débats. Leur défense avait fait valoir que « cette idée (NDLR : priorité nationale) est soumise au vote de millions d’électeurs français ».
Le « tribunal considère qu’un nouveau renvoi nuirait davantage au travail de la justice », a tranché le président du tribunal, faisant référence aux précédents renvois de cette affaire, entamés en 2014.
Cette année-là, l’association La Maison des Potes, partie civile, porte plainte contre les responsables de la publication du « Petit guide pratique des élus municipaux Front National ».
Dans ce document publié avant les élections municipales de mars 2014, le FN recommandait à ses candidats « l’application des nombreux points du programme du Front national », dont « la priorité nationale en matière d’accès au logement social ».