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Peine de prison avec sursis requise au procès de huit militants arrêtés sur un site Arkema

Trois à six mois de prison avec sursis ont été requis mardi 18 juin contre des militants écologistes qui sont entrés dans un site du groupe chimique Arkema près de Lyon, lors d’un procès dont ils ont profité pour dénoncer les éternels polluants. «Cette action ne devait rien au hasard»a estimé le procureur Éric Jallet lors de leur procès devant le tribunal correctionnel de Lyon, rappelant que de la documentation, des revendications et des outils tels que des coupe-boulons ou du matériel d’escalade ont été retrouvés en possession des participants. « Il n’y a pas de désobéissance civile avec violence, c’est impossible »a estimé le procureur.

Agés de 23 à 43 ans, ces militants d’Extinction Rebellion ont participé début mars avec plusieurs centaines de personnes à une intrusion sur le site Arkema de Pierre-Bénite (Rhône), où ils ont laissé des graffitis et déployé des banderoles dont une avec le mot « poison » surmonté d’un crâne. « J’ai participé à une action non-violente qui visait à dénoncer la pollution », a justifié l’un des accusés, titulaire d’une maîtrise en physique fondamentale. Faisant tous preuve d’un haut niveau d’études, les militants, venus de différentes villes de France et de la région lyonnaise, ont unanimement nié les dégâts causés aux locaux et défendu la version non-violente de leur action.

« Situation anxieuse »

Durant plus de six heures d’audience, le procès s’est transformé en accusations contre Arkema de la part de témoins, dont un toxicologue de l’ONG Génération futur, venu à la barre avec des études scientifiques sur les PFAS. Deux riverains sont également venus décrire « la situation anxiogène » qu’ils vivent depuis la découverte du niveau de pollution autour du site. Après la diffusion de plusieurs enquêtes journalistiques en 2022 sur les PFAS, dits « polluants éternels », les autorités régionales ont ordonné à Arkema de ne plus les utiliser fin 2024. L’industriel a depuis installé une station de filtration permettant de réduire drastiquement ses émissions. des rejets.

« Aujourd’hui, ce n’est pas le procès d’Arkema »a répondu Bénédicte Graulle, avocate partie civile d’Arkema France. «Ces actions étaient préméditées. Ce sont des actes de vandalisme.a insisté l’avocat, soulignant « les risques d’entrer dans un site Seveso ». Des barrières et des fenêtres ont été endommagées, des tags ont été dessinés sur les murs lors de l’opération. Les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement, au nom de la liberté d’expression et « l’état de nécessité ». Le jugement a été réservé jusqu’au 5 juillet.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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