Pedro Sanchez et toute la gauche espagnole secouée par un scandale MeToo
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Pedro Sanchez et toute la gauche espagnole secouée par un scandale MeToo

Pedro Sanchez et toute la gauche espagnole secouée par un scandale MeToo
CARLOS COSTA / AFP Pedro Sanchez, s’exprimant ici lors d’une conférence de presse à Faro, Portugal, le 23 octobre 2024.

CARLOS COSTA / AFP

Pedro Sanchez, s’exprimant ici lors d’une conférence de presse à Faro, Portugal, le 23 octobre 2024.

ESPAGNE – C’est un véritable séisme politique en Espagne. La gauche radicale, membre de la coalition au pouvoir de Pedro Sánchez, a été durement touchée par un scandale sexuel qui a contraint à la démission l’une de ses figures les plus connues.

Mais l’affaire constitue un coup terrible pour l’ensemble de la gauche, car elle touche à ce qui constitue depuis des années son principal champ de bataille : la lutte pour l’égalité hommes-femmes et contre les violences sexuelles.

Cette affaire a éclaté au grand jour jeudi avec l’annonce par Iñigo Errejón, jusqu’alors porte-parole du Congrès des députés de Sumar – la plateforme de gauche radicale dirigée jusqu’en juin par la ministre communiste du Travail Yolanda Díaz – de sa démission de toutes ses fonctions.

Iñigo Errejón, 40 ans, a annoncé qu’il quittait la vie politique dans une lettre publiée le « erreurs ».

A l’origine, il y avait, lundi, un message d’une journaliste et écrivaine féministe de renom, Cristina Fallarás, qui avait publié sur son compte Instagram le témoignage anonyme d’une autre femme dénonçant, sans la nommer, « un homme politique très connu qui vit à Madrid »l’appeler« agresseur psychologique »de « un vrai psychopathe » Et « un vrai monstre sous l’apparence d’une personne normale ».

Co-fondateur de Podemos avec Pablo Iglesias

Ces accusations ont immédiatement déclenché une tornade sur les réseaux sociaux au centre de laquelle s’est retrouvé Iñigo Errejón.

Co-fondateur de Podemos en 2014 avec Pablo Iglesias, qui l’a évincé du parti quelques années plus tard, Iñigo Errejón, docteur en sciences politiques, a ensuite cofondé Más Madrid, qui a rejoint Sumar l’année dernière, la plateforme créée par Yolanda Díaz pour la gauche du Parti Socialiste de Pedro Sánchez.

Dès mardi, Sumar et Más Madrid, dont les soupçons s’étaient rapidement portés sur Iñigo Errejón, avaient ouvert une enquête suite au message de Cristina Fallarás.

Jeudi soir, la femme dont le témoignage a entraîné la chute d’Iñigo Errejon, actrice et présentatrice de télévision, a annoncé sur X qu’elle avait été « victime d’agression sexuelle » de sa part et avait porté plainte auprès de la police, qui a porté l’affaire devant les tribunaux. Selon la plainte, consultée par l’AFP, les attentats remonteraient à septembre 2021.

Selon la presse espagnole, Iñigo Errejón n’a eu d’autre choix que de démissionner pour éviter d’être purement et simplement expulsé de son parti et de Sumar.

L’embarras des dirigeants de Sumar, mais aussi de ceux du Parti socialiste, est palpable et nombreux sont ceux qui se sont mobilisés ce vendredi pour réaffirmer leur solidarité avec les victimes de violences sexistes et assurer que toute la lumière serait faite sur cette affaire.

L’opposition de droite dénonce « hypocrisie »

Depuis la Colombie, où elle est en visite, Yolanda Díaz a immédiatement exprimé sa solidarité avec les victimes d’agressions sexuelles et a adressé toutes les questions à Sumar, dont elle n’est plus officiellement la dirigeante. Révélant leur inquiétude, les dirigeants socialistes ont multiplié les discours de soutien à Sumar.

« Ce qui est important, c’est la manière dont nous réagissons à ce type de situation »a commenté la première vice-présidente du gouvernement, María Jesús Montero. Sumar, dit-elle, a réagi avec « fermeté et transparence ».

De son côté, l’opposition de droite s’en prend à la gauche, affirmant que ses discours féministes relèvent de la« hypocrisie » et exigeant de savoir qui était au courant du comportement d’Iñigo Errejón et depuis combien de temps. « Tout porte à croire qu’ils (la direction de Sumar) le savaient et l’ont étouffé »a commenté l’un des principaux dirigeants du Parti populaire (PP, conservateur), Elías Bendodo. « Et s’ils le savaient et l’ont dissimulé, cela s’appelle de la complicité. »il a ajouté.

Signe de l’impact de ce scandale, Pedro Sánchez, qui se vantait souvent d’être à la tête du gouvernement « la plus féministe » de l’Histoire de son pays, a réagi jeudi pour souligner qu’il travaillait « pour une Espagne féministe où les femmes ont les mêmes droits » que les hommes et d’exprimer «(son) soutien aux femmes qui subissent des agressions».

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