LES FANTÔMES DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE (5/9) – Le géant de l’aluminium a disparu en 2004. Une parabole de l’effondrement des groupes français historiques qui ont raté le tournant de la mondialisation.
C’est l’histoire d’une entreprise disparue il y a vingt ans, mais dont le nom continue de hanter l’économie française. Une de ces tragédies sur lesquelles les dirigeants politiques et économiques se retournent parfois en se demandant comment cela a pu arriver. Un destin en forme de grandeur et de décadence si emblématique de ce déclin industriel qui terrifie le pays. Pechiney avait 150 ans en 2004, lorsqu’elle a été engloutie par le groupe canadien Alcan. Rayée de la carte du capitalisme, et son outil industriel dispersé comme un puzzle.
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Pour mesurer le traumatisme, il faut prendre en compte la dimension de ce qu’était Pechiney, le groupe phare de l’industrie de l’aluminium, « connu au début du 20e siècleet siècle comme le métal français »rappelle Philippe Thaure dans son livre consacré à l’histoire du groupe (1). Son minerai de base découvert près du village des Baux-de-Provence est universellement appelé bauxite. Le procédé d’électrolyse a été conçu par un ingénieur français…
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