Peau douce, agressivité, répulsifs, remèdes… : dix choses à savoir sur les moustiques et leurs piqûres

Voici quelques-unes des questions que nous avons posées à Aline Légipont, pharmacienne chez Newpharma, et Wim Van Bortel, entomologiste médical à l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT). Voici leurs réponses.

1 Quels moustiques piquent ?

Ce sont les femelles qui mordent après l’accouplement car elles ont besoin des protéines de notre sang pour assurer la maturation de leurs œufs. En mordant, la salive qu’elles nous injectent pour empêcher notre sang de coaguler peut provoquer des réactions allergiques.

2 Certaines espèces sont-elles plus agressives que d’autres ?

Tous les moustiques ne cherchent pas à se nourrir de sang humain. Certains préfèrent se nourrir de sang animal, mais le moustique domestique commun et le moustique tigre recherchent le sang humain et peuvent être assez agressifs.

3 Qu’en est-il des nouvelles espèces arrivées en Belgique, notamment le moustique tigre ? Faut-il s’en méfier ?

Dans le cadre du projet MEMO+, l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers surveille l’introduction d’espèces de moustiques exotiques comme le moustique tigre. En 2023, la présence de ce moustique a été enregistrée dans deux fois plus d’endroits qu’en 2022. En dehors de la Belgique, le moustique tigre s’est établi dans plusieurs pays européens, entraînant des cas de transmission locale de la dengue et du chikungunya en France et en Italie. Bien que le risque de transmission du virus reste faible à ce jour en Belgique, il est nécessaire de surveiller de près la situation de sa présence. Les citoyens peuvent signaler d’éventuels moustiques tigres via le site https://surveillancemoustiques.be.

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4 Pourquoi certaines personnes sont-elles plus sujettes aux morsures ?

Les moustiques sont sensibles à de nombreux signaux comme le CO2 de notre respiration, la chaleur que nous dégageons, notre odeur corporelle (sueur, transpiration, parfum, laque pour cheveux, etc.) et, dans une moindre mesure, les couleurs. Quant à l’idée selon laquelle les moustiques aiment la peau douce ou le sang, ce n’est pas le cas. En fait, la femelle moustique est avant tout attirée par le CO2 et les odeurs humaines qui peuvent être très différentes d’un être humain à l’autre, d’où la différence entre les humains. Si les couleurs ne sont pas très importantes pour attirer les moustiques, en règle générale, les vêtements clairs attirent moins les moustiques que les vêtements sombres.

5 Certaines périodes et conditions sont-elles plus propices aux piqûres ?

La chaleur et l’humidité sont plus propices aux piqûres car il y a tout simplement plus de moustiques quand il fait chaud et humide. Et donc, à l’inverse, un temps froid et sec n’est pas propice aux piqûres car il n’est tout simplement pas propice aux moustiques. Et quand il y a plus de moustiques, il y a forcément plus de piqûres ! Quant aux horaires, la plupart de « nos » moustiques sont actifs au crépuscule et pendant la nuit car ce sont les moments où ils sentent le mieux notre odeur corporelle. Le moustique tigre, quant à lui, pique aussi en journée (principalement en fin d’après-midi).

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6 Certaines régions de Belgique sont-elles plus infectées que d’autres ?

En Belgique, il existe 33 espèces de moustiques qui ont leur propre écologie et répartition. La présence de moustiques dépend fortement de l’environnement, notamment de la présence de sites de reproduction. Certaines espèces, dont le moustique tigre, préfèrent pondre leurs œufs dans les eaux stagnantes. Évitez donc l’eau contenue dans les seaux, les pots de fleurs, les gouttières bouchées, les pneus, les bâches en plastique, les déchets qui traînent, etc. Pensez à couvrir les barils de pluie avec une moustiquaire.

Concernant les répulsifs contre les moustiques, quelles sont les méthodes et produits efficaces ?

L’huile essentielle de citronnelle – ou huile essentielle d’eucalyptus citronné – toujours appliquée diluée dans une huile végétale sur la peau est traditionnellement utilisée pour prévenir les piqûres de moustiques. Cependant, elle ne sera pas efficace sous les tropiques. Ne pas utiliser pendant les 3 premiers mois de grossesse et éviter pendant l’allaitement et chez les enfants de moins de 3 ans sauf avis contraire. Attention également à toujours la diluer pour une application sur la peau car elle est irritante à l’état pur. Autre option : le citrodiol, qui est un extrait de l’huile d’eucalyptus citronné. La concentration recommandée est de 20 à 30 %. Selon le produit, elle pourra être utilisée à partir de 6 mois. Et toujours lire la notice avant utilisation pour savoir si elle convient à la personne qui va l’appliquer.

Sur une autre note, le DEET est le répulsif le plus puissant. Il est très important de tenir compte de la concentration. Pour les enfants à partir de 6 mois et les femmes enceintes : une concentration de 20% à 30% est recommandée. Là aussi, lisez toujours la notice pour vérifier si le produit en question convient à la personne qui va l’utiliser. Pour les adultes : une concentration comprise entre 30 et 50% peut être utilisée. Plus la concentration est élevée, plus la durée d’action est longue. Une concentration de 20 à 30% offre généralement 4 à 6 heures de protection, tandis qu’une concentration de 40 à 50% offre généralement 8 heures de protection. Attention : le DEET réduit l’efficacité de la crème solaire. Appliquez donc toujours la crème solaire, puis le DEET et utilisez une crème solaire à indice de protection élevé (minimum 30).

Enfin, l’IR3535 est une alternative. Pour les adultes, une concentration de 30 % est recommandée, contre 20 % pour les femmes enceintes et les jeunes enfants.

Voir aussi www.wanda.be

8 Quelles précautions faut-il prendre lors de l’application de répulsifs ?

Quoi qu’il en soit, il est important de ne pas appliquer de répulsif sur des plaies ou une peau irritée ; de même, n’appliquez jamais de répulsif sur les mains des jeunes enfants car ils risquent trop de les porter à la bouche et donc d’avaler le répulsif. Pour les jeunes enfants et les femmes enceintes, le répulsif ne doit être utilisé qu’en cas d’absolue nécessité. Les moustiquaires et les vêtements couvrants doivent toujours être privilégiés.

9 Qu’en est-il des autres méthodes : bougies, ultrasons ?

Les bougies à la citronnelle sont une aide précieuse. Il est agréable d’avoir une bougie à la citronnelle sur la table lorsque l’on fait un barbecue, mais ce n’est pas suffisant. Il existe aussi des bracelets anti-moustiques ou des appareils à ultrasons à brancher dans la chambre des enfants, mais leur efficacité est très relative.

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10 Comment soulager les piqûres ?

Appliquez d’abord du froid (glaçon, compresse froide) pour soulager et prévenir l’enflure. Ensuite, utilisez une pommade apaisante, un bâtonnet apaisant. Ou encore une goutte d’huile essentielle de lavande ; elle a vraiment sa place dans la trousse de secours car en plus d’apaiser les piqûres d’insectes, elle sera aussi utile pour soulager les brûlures superficielles et favoriser la cicatrisation des petits problèmes cutanés comme les fameuses ampoules aux pieds qui peuvent gâcher bien des promenades. Dans les cas plus graves, il faudra prendre un antihistaminique. Si la piqûre s’infecte, si les démangeaisons sont vraiment trop fortes, il faudra absolument contacter un médecin. Dans le cas d’une piqûre de tique, il faudra surveiller la zone pendant au moins 1 mois. Dans le cas d’une tache rouge circulaire (érythème migrant), il faudra aussi absolument contacter votre médecin.