Peanut l’écureuil, euthanasié par un État démocrate
Allons-nous voir Donald Trump arriver, dans les dernières heures de la campagne électorale, habillé en écureuil, comme il l’était en employé de McDonald’s, puis en éboueur lors de ses deux dernières semaines de campagne ? La mort de Peanut, un écureuil domestiqué, star des réseaux sociaux aux Etats-Unis, a relancé toutes les rumeurs les plus folles. Le petit animal a été euthanasié après l’intervention vendredi de pas moins de dix policiers du New York State Environmental Conservation Office au domicile du couple propriétaire du rongeur. Or, cet État est démocratique. Trop belle occasion pour les républicains de dénoncer la cruauté de la gauche envers les animaux de compagnie, dont les Américains sont friands.
Munis d’un mandat de perquisition, les policiers ont fini, après cinq heures de recherche, à retrouver l’écureuil étoilé ainsi que Fred, un raton laveur qui a partagé la vie de Mark Longo, propriétaire de ces animaux considérés comme des animaux sauvages pouvant transmettre la rage à les humains. « Pour les détecter, les deux animaux ont été euthanasiés »ont déclaré hier le Département de la protection de l’environnement de l’État de New York et le Département de la santé du comté de Chemung, au sud de la ville d’Ithaca, à la frontière de la Pennsylvanie. La tragédie de Peanut et de son ami Fred a fait réagir sur la toile conservatrice américaine.
« Le gang de Kamala a exécuté un adorable écureuil nommé Peanut ! »
Robby Starbuck, une voix importante parmi les anti-réveil, a sauté sur l’occasion, sur son fil X : « Le gang de Kamala a exécuté un adorable écureuil nommé Peanut parce qu’il était fou. Votez Trump pour venger Peanut ! Sérieusement : si Trump inclut Peanut dans son discours avec un graphique RIP derrière lui, cette course est officiellement terminée. Nous voulons justice pour Peanut ! »
« Le président Trump sauvera les écureuils »a également écrit sur X, Elon Musk, avec un emoji d’écureuil et un visage qui pleure.
Le site satirique Babylon Bee (équivalent américain de Gorafi) a été déplacé comme suit : « Les écureuils radicalisés portant des chapeaux MAGA commencent à s’élever. »
Pire, un faux papier à en-tête de campagne de Donald Trump a circulé toute la journée donnant l’impression que le candidat républicain réagissait. Partagé des dizaines de milliers de fois sur X. «Des rapports horribles ont été publiés en provenance de New York, mon État d’origine, selon lesquels des agents environnementaux de l’État ont perquisitionné le domicile de Mark Longo et de son épouse. Mark a été détenu pendant des heures pendant que les autorités fouillaient sa maison et ont finalement emmené deux de leurs animaux de compagnie, Fred le raton laveur et Peanut l’écureuil. Ces animaux ont ensuite été exécutés par l’État de New York. »dit cette fausse déclaration.
«Les autorités de New York, sous la direction de leur terrible gouverneur, ont consacré plus d’efforts à retrouver et à éliminer un écureuil, innocent à tous égards, qu’à contrôler les immigrants illégaux incontrôlés qui affluaient dans leur État. » Le texte se termine ainsi : « Si Peanut avait pu leur dire qu’il venait du Mexique, ils l’auraient laissé rentrer chez lui à pied et lui auraient donné une chambre d’hôtel et une carte-cadeau de 500 $ à Buddy Squirrel. (« Le pote écureuil » est une chaîne de confiserie américaine spécialisée dans les amandes et les noix, NDLR). »
Des dizaines de mèmes ont fait appel à l’analogie entre le traitement des migrants dans l’État de New York et celui subi par Peanut et Fred. Dernier rebondissement de cette série : la priorité de l’écureuil décédé exprimait sur X son soutien au candidat Républicain – visuel généré par l’IA en soutien, représentant Trump en défenseur des animaux.
Cette nouvelle, aussi légère qu’elle puisse paraître en Europe, n’est pas anodine outre-Atlantique. Les Américains sont profondément attachés à leurs animaux de compagnie : plus de 66 % en ont au moins un chez eux.
Kristi Noem, gouverneure du Dakota du Sud, était depuis longtemps la favorite pour devenir colistière de Donald Trump. Mais cette dernière s’était tiré une balle dans le pied en s’en déversant un peu trop dans un livre. Un passage de quelque 1 500 personnages de ses mémoires raconte comment la républicaine avait elle-même abattu son griffon à poil dur, âgé de quelques mois seulement, après une chasse au faisan. Son animal de compagnie « qui a essayé de la mordre » et a attaqué les poules de ses voisins avait été tuée d’une balle dans la tête par l’élue elle-même, ravie de montrer à quel point elle pouvait être intraitable. Trump n’a pas réagi directement mais ses conseillers de campagne ont immédiatement exclu la possibilité que Noem apparaisse sur le ticket. Aujourd’hui, les Républicains sont à égalité avec les Démocrates sur ce terrain.