Pays Basque : cette agence condamnée pour avoir signé des baux frauduleux
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Pays Basque : cette agence condamnée pour avoir signé des baux frauduleux

Pays Basque : cette agence condamnée pour avoir signé des baux frauduleux

Une agence immobilière du Pays Basque et son gérant, jugés pour avoir signé des baux frauduleux afin de libérer des appartements pour la saison estivale dans cette zone très touristique, ont été reconnus coupables de pratiques commerciales trompeuses. L’entreprise devra payer une amende de 10 000 euros et son dirigeant, 3 000 euros, sans compter trois mois de prison avec sursis.

La justice a reproché à cette conciergerie basée à Biarritz d’avoir fourni des avis postdatés. Lors de la signature du bail, qui devait durer un an, les locataires ont également signé un préavis de départ anticipé, daté d’avril ou de mai suivant, juste avant l’été. « Plusieurs propriétaires ont pensé qu’il serait judicieux de louer pendant les huit mois de congé avant de pouvoir récupérer le bien pour l’été et d’appliquer le prix mensuel à la semaine.», a fustigé le parquet.

Ne profitez pas des tensions immobilières

Si dix victimes ont été identifiées dans le dossier, deux seulement se sont constituées parties civiles. Le président de la conciergerie, qui a reconnu les faits, explique avoir commis un «faute professionnelle« , par « inexpérience« . « Pour moi, il était très clair que la location courait jusqu’en juin, cela se faisait d’un commun accord avec les locataires», a-t-elle déclaré. Son avocat regrette que le président de la conciergerie soit formé »à titre d’exemple« , censé « résoudre à lui seul le problème du mal-logement au Pays Basque« . Me Pierre-André Truttmann a déclaré « envisager fortement de faire appel« .

Les pratiques de cette agence ont été mises en avant en 2022 par l’association pour le droit au logement Alda, partie civile. « Ces baux postdatés sont symboliques de la pression que peuvent exercer les propriétaires et les agences immobilières sur les locataires qui n’ont d’autre choix que d’accepter ces conditions.», a déclaré à la barre Malika Peyraut, co-présidente de l’association.

Baux étudiants à non-étudiants, baux mobilité pour travailleurs résidents à l’année, baux avec préavis postdatés… Ces pratiques ont donné lieu au lancement d’un comité de lutte inédit en France, piloté par la préfecture du département et le parquet de Bayonne. Deux ans après cette création, 33 signalements ont été effectués, dont six ont donné lieu à des poursuites pénales, selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. « L’État a voulu envoyer le signal qu’on ne peut pas profiter tensions immobilières (…) et nous sommes convaincus aujourd’hui que ce comité a eu un effet dissuasif», déclare Joëlle Gras, sous-préfète chargée du logement, contactée par l’AFP.

Quitter la version mobile