« Pause numérique », programmes, Parcoursup… : ce qui change ou pas cette rentrée
Depuis un an, la valse des ministres entraîne l’éducation nationale dans une frénésie de mesures. Mais, entre les conséquences de la dissolution, l’opposition des personnels et les annonces à des fins purement médiatiques, on finit par ne plus savoir ce qui deviendra réalité ou pas. L’école primaire n’échappe pas à la règle : les programmes des cycles 1 et 2 (du CP au CE2) ont été révisés à vitesse grand V, après une fausse concertation avec les personnels.
Le résultat (qui prendra finalement effet en 2025) : un changement complet de philosophie. Il ne s’agit plus tant d’acquérir des savoirs, comme la lecture et l’écriture, et de les stabiliser, que de préparer, dès la maternelle, le passage à l’école élémentaire et, dès l’école primaire, l’entrée au collège. Une sorte de course vers le bas, loin des proclamations sur la réduction des inégalités scolaires et des parcours individualisés, au terme desquels seuls les plus forts réussiront.
Normaliser les pratiques pédagogiques
La généralisation des évaluations nationales, désormais imposées du CP au CM2, relève du même esprit : uniformiser les pratiques pédagogiques, au mépris du travail et des compétences des enseignants, mais aussi des besoins des élèves.
C’est aussi le point qui cristallise la colère à la rentrée : une intersyndicale CGT Éduc’Action, FSU-Snuipp et SUD éducation appelle au boycott de ces évaluations, appel assorti d’un préavis de grève le 10 septembre. Notons au passage que, si l’expérimentation de l’uniforme est un échec flagrant, les écoles primaires restent les plus touchées (environ 70 écoles sur une centaine d’établissements).
Au secondaire, le DNB (diplôme national du brevet) évolue, dans un sens jugé plutôt positif par les syndicats : toutes les matières enseignées en troisième année seront désormais prises en compte pour ce diplôme, la répartition entre examens finaux et contrôle continu évolue : de 40/60% dans la note finale, on passe à 60/40%.
Pour le reste, outre les mesures tombées en tout ou partie du train du « choc des savoirs » au tournant de la dissolution, le grand rendez-vous serait la « pause numérique », c’est-à-dire non plus l’interdiction d’utiliser les téléphones portables, mais leur disparition pure et simple des locaux des établissements. Elle sera expérimentée dans 200 collèges – où les CPE et personnels de la vie scolaire s’arrachent les derniers cheveux à l’idée de devoir récupérer, puis restituer les appareils à l’entrée et à la sortie des établissements…
Dans les lycées généraux, il n’y a pas eu de changement depuis l’an dernier (qui avait vu les épreuves de spécialité reportées à juin, au lieu de mars)… malgré les nombreuses critiques qui restent dirigées contre le « bac Blanquer » et Parcoursup. Dans les lycées professionnels, on arrive aux dernières étapes d’une réforme qui se traduit, selon le syndicat Snuep-FSU, par la perte de 170 heures de cours – une demi-année – sur les trois années de scolarité d’un élève de bac professionnel. « Une drôle de façon de revaloriser les lycées professionnels »note l’union avec une ironie amère.
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