Paul Watson, fondateur de l’ONG de protection des océans Sea Shepherd, arrêté au Groenland
Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Le fondateur de l’ONG de défense des océans Sea Shepherd, le capitaine Paul Watson, 73 ans, a été arrêté ce dimanche au Groenland – territoire autonome du Danemark – par les autorités danoises, a annoncé la branche française de Sea Shepherd. L’information a été confirmée par les autorités concernées, selon l’AFP.
Il « a été arrêté ce matin par les autorités danoises sur la base de la notice rouge d’Interpol, établie en 2012 suite au mandat d’arrêt japonais », a indiqué Sea Shepherd France.
Selon l’agence de presse Associated Press, citant la police, Paul Watson a été arrêté alors que son navire accostait à Nuuk, la capitale du Groenland. Le fondateur de Sea Shepherd va comparaître devant un tribunal qui a requis son placement en détention en vue d’une éventuelle extradition vers le Japon. « Concrètement, ce que Paul Watson risque aujourd’hui, c’est une extradition vers le Japon. Si cela arrive, il finira ses jours là-bas. Nous nous battrons jusqu’au bout pour empêcher cela », assure Sea Shepherd France.
Selon Sea Shepherd France, cette arrestation serait due à un mandat d’arrêt émis en 2012 par le Japon. Celui-ci serait lié « à une ancienne notice rouge émise pour les précédentes interventions du capitaine Watson contre la chasse à la baleine dans la région Antarctique », ajoute sa fondation sur Facebook. Dans la vidéo publiée par cette dernière, on peut voir des agents menotter Paul Watson sur le pont du navire John Paul DeJoria, puis le placer à l’intérieur d’un fourgon de police avant de l’emmener.
« Nous sommes tous sous le choc »
Face à cette nouvelle, la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, estime que « Paul Watson est devenu l’ennemi commun du Danemark et du Japon par sa mobilisation, aussi bien contre le massacre des dauphins aux îles Féroé que contre la chasse commerciale à la baleine en Antarctique ». « Nous sommes tous sous le choc, c’est ahurissant », a-t-elle déclaré au quotidien breton Le Télégramme.
Le navire de la Fondation Paul Watson se dirigeait vers le passage du Nord-Ouest – une route maritime qui relie les océans Atlantique et Pacifique à travers l’archipel arctique canadien – dans le cadre de sa campagne visant à «intercepter le Kangei Maru, un navire-usine japonais récemment construit, dans le Pacifique Nord». Le gouvernement japonais n’a pas réagi à cette arrestation. Les garde-côtes japonais «continueront à prendre les mesures appropriées en coordination avec les entités concernées», a déclaré une porte-parole des garde-côtes.
Le Japon défend la chasse à la baleine en invoquant la « sécurité alimentaire » de ce pays pauvre en ressources et importateur de grandes quantités de viande animale. Mais la consommation est tombée à environ 2 000 tonnes par an, contre 200 fois plus dans les années 1960. Le Japon a quitté la Commission baleinière internationale (CBI) en 2019, rompant ainsi avec le moratoire mondial sur la chasse à la baleine.
Paul Watson avait déjà été arrêté en 2012 en Allemagne, en raison d’un mandat d’extradition émis par le Costa Rica, rappelle AP. Il était également recherché à l’époque par le Japon, selon lequel les agissements de Paul Watson avaient mis en danger la vie de baleiniers lors d’opérations dans l’océan Antarctique. La députée verte de Paris Sandrine Rousseau a appelé sur X (ex-Twitter) à sa libération.