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Paul Watson a demandé l’asile politique en France à Emmanuel Macron, annonce Sea Shepherd – Libération

Paul Watson a demandé l’asile politique en France à Emmanuel Macron, annonce Sea Shepherd – Libération
Le militant écologiste, derrière les barreaux depuis près de 90 jours, a demandé au président français de lui accorder l’asile politique en France, a indiqué ce mercredi 16 octobre son ONG Sea Shepherd.

Face à une éventuelle extradition vers le Japon, l’asile serait-il la solution pour Paul Watson ? Incarcéré à Nuuk, la capitale du Groenland, depuis le 21 juillet, le militant écologiste et défenseur invétéré des baleines – faisant l’objet d’une demande d’extradition du Japon pour des faits remontant à 14 ans – a demandé à Emmanuel Macron de lui accorder l’asile politique en France, selon l’ONG Mer. Berger France l’a annoncé ce mercredi lors d’une conférence de presse. Depuis sa cellule, le militant américano-canadien de 73 ans, qui résidait en France avant d’être arrêté, a écrit une lettre au chef de l’Etat datée du 4 octobre. Cette missive a ensuite été envoyée à Paris via son soutien Lamya Essemlali, présidente de l’association, puis transmise à l’Elysée par son équipe juridique, le 11 octobre, précise l’un de ses avocats François Zimeray. « C’est une forme d’appel à l’aide » commente-t-il.

« Par cette lettre je souhaite humblement et respectueusement demander l’asile politique en Franceécrit dans son document manuscrit de deux pages « l’éco-pirate ». Depuis 50 ans, j’ai consacré ma vie à l’opposition non violente aux activités illégales qui exploitent la vie et la diversité des océans. Paul Watson, placé en détention provisoire pendant plus de quatre-vingts jours sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités japonaises, est accusé par le Japon « entrave au commerce par la force, lésions corporelles, intrusion sur un navire et vandalisme » pour des faits datant de 2010 lors d’une campagne de harcèlement anti-chasse à la baleine menée par Sea Shepherd dans l’océan Austral. Le mois dernier, pour la troisième fois consécutive, le militant a déposé une demande de libération qui a été rejetée par les juges groenlandais. Une nouvelle audience sur sa prolongation (ou non) de détention est prévue le 23 octobre, dans l’attente d’un arbitrage du ministère danois de la Justice sur la demande d’extradition japonaise. Cette demande d’asile politique est aussi une manière de maintenir la pression.

« Une demande de choix et de cœur »

« Si un grand État de droit accordait l’asile politique à Paul Watson, cela signifie qu’un grand État de droit reconnaîtrait qu’il est persécuté »a expliqué William Julié, un autre avocat du défenseur de la biodiversité, lors de la conférence de presse. « Les pouvoirs publics français l’ont toujours soutenu, cette demande d’asile politique est une demande de choix et de cœur »» exprime pour sa part son collègue et coordinateur de l’équipe juridique, Jean Tamalet. Depuis l’arrestation du fondateur de Sea Shepherd cet été, l’entourage d’Emmanuel Macron affirme que l’Elysée est diplomatiquement active en coulisses et «surveille la situation de près.

Paul Watson a été arrêté en juillet par la police danoise sur le pont de son vaisseau amiral, le M/Y John Paul DeJoria. Le « capitaine » et 25 bénévoles de sa fondation étaient venus faire le plein de carburant à Nuuk afin de chasser les Kangei Maru, le nouveau navire-usine harponneur de la flotte japonaise inauguré en mai. Concernant l’extradition vers le Japon, Jonas Christoffersen, l’avocat danois du militant, a expliqué lors de la conférence de presse qu’il était possible qu’une décision du gouvernement danois soit officialisée dans les prochaines semaines. « On ne sait pas exactement quand, mais le parquet de Copenhague devrait prochainement remettre ses recommandations au ministre danois de la Justice, qui devra alors trancher », a-t-il précisé.

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