Paul Smith, Messika, Saint James : les marques s’installent dans les restaurants

Au Printemps Haussmann à Paris, le café Paul Smith a élu domicile au rez-de-chaussée du magasin réservé aux hommes. A l’intérieur comme à l’extérieur, s’adaptant à la météo capricieuse de cet été. Si le ton général est vert, certains bancs et coussins arborent les rayures caractéristiques du style du designer britannique autour de nombreux meubles vintage.
Au menu, un « English breakfast » mêlant muffins et bacon côtoie des plats parisiens ou une version modernisée du « fish and chips ». Et l’heure du thé est sacrée. Le tout servi sur de la vaisselle illustrée avec une pointe d’humour par l’artiste Alec Doherty. Des pièces disponibles à la vente, comme des coussins.
Créer l’événement
La styliste est la première invitée de ce Café Vert. Alors qu’à 7e étage du bâtiment principal la terrasse du 7e Ciel accueille Café Messika, conçu avec la marque de bijoux éponyme. Valérie Messika, la créatrice de la marque, y appose son empreinte. Le menu, créé avec le chef Juan Arbelaez, un de ses amis, comprend ses plats préférés. Les cocktails sont surmontés de glaçons en forme de losange. Quant aux parasols, ils arborent l’éclat de l’or.
Ces deux lieux illustrent le phénomène en plein essor visant à associer un espace de restauration et un label issu d’un univers bien différent. Le Printemps vient de prendre un nouveau virage en choisissant de développer ses propres concepts et de ne pas confier à des franchisés les espaces de restauration situés à différents endroits des magasins. Il compte également désormais un chef exécutif et un chef pâtissier.
« Nous voulons surprendre nos visiteurs en leur faisant découvrir quelque chose qui n’existe nulle part ailleurs et leur donner envie de passer du temps avec nous. Il y a une vraie convergence entre ‘retail’ et ‘hospitality’ autour de l’expérience et de la notion de service », explique Stéphane Roth, directeur général marketing et communication du groupe Printemps.
« En collaboration avec la marque, nous nous inspirons de son ADN, de son histoire tant dans l’offre que dans l’architecture. Cela place les clients dans un univers complet et fait de ces espaces de restauration de véritables destinations pour les Parisiens », ajoute Emmanuelle Touboul, Directrice « Food & Beverage ».
Si le Café Messika, en terrasse, s’arrêtera une fois les beaux jours passés, le Café Vert de Paul Smith, initialement prévu de tirer sa révérence fin août, devrait, au vu de son succès, perdurer jusqu’à la fin de l’année. année.
Le luxe au premier plan
Au-delà du Printemps, l’appétit du monde de la mode et de la joaillerie pour les restaurants ne cesse de croître. Ces derniers y deviennent plus sensibles pour montrer l’étendue de ses griffes et donner des raisons supplémentaires de venir dans leurs points de vente.
De plus en plus de boutiques de luxe y ajoutent donc une touche gourmande. Comme le flagship Dior du 30 avenue Montaigne à Paris, avec son restaurant Monsieur Dior, sous la houlette du chef Jean Imbert, ou celui de Tiffany, rouvert fin avril le 5e Avenue à New York, qui a confié la carte du Blue Box Café à Daniel Boulud, un Français qui a conquis ses étoiles outre-Atlantique.
A l’étranger, apporter une touche d’art de vivre à la française dans un autre registre que les produits vendus apporte une dimension supplémentaire aux entreprises qui souhaitent se développer au-delà des frontières. Le 18 juillet, la marque de vêtements à l’esprit marin Saint James a inauguré la première boutique-café portant son nom en Corée. Son objectif : proposer des espaces de vie dans lesquels les clients peuvent également trouver des produits d’épicerie fine comme les madeleines Jeannette ou les caramels d’Isigny. Seulement 60% de l’offre est constituée de vêtements, le reste s’articulant entre les choses liées au café et les produits dérivés.
La marque prévoit de déployer le concept à New York, mais aussi au Mont-Saint-Michel, son fief. La mode et les cafés-restaurants, pour lesquels le public partage le même intérêt sur les réseaux sociaux, n’ont pas fini de trouver un terrain d’entente.