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Paul Seixas : « Je ne comprends pas comment j’ai fait ça » – Actualités

Paul Seixas était attendu à ce Championnat du Monde, et il est assuré de repartir avec un maillot arc-en-ciel. Mais ce n’est pas sur la course en ligne où il est le favori qu’il s’est imposé, mais plutôt sur un contre-la-montre entièrement plat où le principal intéressé ne s’attendait pas une seconde à réaliser un tel exploit (voir le classement). Un cadeau d’anniversaire qu’il s’offre à lui-même, la veille de ses 18 ans. Le coureur licencié à La Motte Servolex et membre de Decathlon AG2R La Mondiale a encore du mal à comprendre la performance qu’il vient de réaliser. Au micro de DirectVeloil est revenu ce matin avec la tête dans les étoiles, ou plutôt dans l’arc-en-ciel.

DirectVelo : Vous êtes le champion du monde du contre-la-montre !
Paul Seixas : Je ne m’en rends pas compte, ça va prendre du temps à rentrer dans mon cerveau. Pour l’instant tout est mélangé, je n’arrive pas à comprendre comment j’ai fait. C’est la meilleure performance de ma vie sur un contre-la-montre, j’ai suivi tous les conseils qu’on m’a donnés. On a fait des essais pour remonter les cockpits, je n’avais pas de visière mais des lunettes et j’ai gagné en aérodynamisme là-dessus. J’ai tout mis en place pour que ce soit le meilleur contre-la-montre de ma vie, et je ne pensais pas que ça finirait Champion du Monde.

Avez-vous rapidement eu l’impression de courir après le temps qui courait dans votre vie ?
Oui, je l’ai senti. Par contre, je n’avais pas l’impression que j’allais finir Champion du Monde. Je pensais faire une belle performance, mais il y a tellement de coureurs talentueux… Je suis grand mais j’ai un gabarit fin, donc je ne suis pas à mon meilleur niveau sur le plat. Tout le travail et la préparation ont payé. Je suis super content.

« Ça n’a rien à voir avec les autres »

Aviez-vous l’information sur les horaires ?
J’ai eu le premier intermédiaire, je n’ai pas compris le deuxième. Quand je suis vraiment concentré sur mon effort, je n’arrive pas toujours à comprendre ce qu’on m’explique. J’ai cru comprendre que j’étais devant Albert (Philipsen) à un moment. Je me suis dit que je faisais un super chrono mais qu’il l’avait peut-être réussi et qu’il allait nous écraser au retour. Sur un parcours comme ça, finir fort, c’est fou. J’ai bien géré, mes données de puissance sont égales tout le long. J’ai réussi à en mettre un peu plus à la fin aussi. J’ai dit à Julien (Thollet) de crier au dernier kilomètre (rires), j’ai tout donné. Je n’arrive pas à croire que j’ai fini aussi fort, j’avais l’impression d’avoir chuté à la fin.

Vous avez eu une petite frayeur à la fin avec le Canadien qui s’est éloigné…
Oui, il y avait déjà la voiture qui ne m’avait pas vu. Il fallait que j’aille de l’autre côté des cônes, il fallait que je sois très lucide. Le Canadien (Mikael Guilbault, NDLR) A droite, je le regardais, je savais qu’il pouvait faire une vague. Il en a fait une juste devant moi, j’ai eu peur. J’ai quand même réussi à le dépasser et ça m’a rassuré.

Comment avez-vous vécu cette Marseillaise ?
Celle-là est exceptionnelle, elle n’a rien à voir avec les autres (sourire). Je galère encore. Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce qui m’arrive en ce moment. Mais on va viser la route ensuite.

Dont tu es aussi le favori…
Ce sont deux parcours complètement différents. Je ne sais pas si je suis le grand favori mais je suis probablement l’un d’entre eux. Il y a tellement de gars costauds qui ont tout préparé. Je ne peux pas dire que je vais gagner une médaille mais je vais tout faire pour y arriver. Avec ce titre du contre-la-montre, je suis déjà super content pour toutes les personnes qui m’entourent et qui m’ont aidé jusqu’à présent.

« J’ai failli ne pas y aller »

Julien Thollet a expliqué que tu voulais absolument faire ce contre-la-montre. On imagine que ce n’était pas pour une place d’honneur malgré tout…
Bien sûr, je me suis dit qu’on ne savait pas ce qui pouvait arriver. Je n’étais pas favori mais on ne sait jamais. J’avais tellement travaillé sur les contre-la-montre cette saison que ça aurait pu être une erreur de ne pas faire les Mondiaux du contre-la-montre. J’ai failli ne pas y aller pour la simple et bonne raison que j’ai failli ne pas être sélectionné. (Julien Thollet, le sélectionneur national, avait initialement prévu d’aligner Louis Chaleil et Eliott Boulet, NDLR). Mais c’est aussi moi qui ai fait l’effort d’insister. Avec mon coach, on a insisté pour expliquer pourquoi je le faisais, et ça porte ses fruits aujourd’hui. C’est une belle manière de montrer que j’avais ma place dans l’équipe.

Vous réalisez une énorme saison en J2, vous allez rejoindre le WorldTour l’année prochaine, certains parlent de vous comme d’un potentiel futur vainqueur du Tour… Comment gérez-vous toute cette pression ?
Je laisse les gens parler. Je ne me laisse pas influencer. Je reste fidèle à mes objectifs, les gens disent ce qu’ils veulent. Je lis parfois, mais j’en entends aussi des échos. Je fais attention, je dois suivre ma propre progression. Je suis bien entouré donc je suis les conseils des gens qui m’entourent. J’avance au rythme d’un Junior, pas d’un Espoir ou d’un Elite. Il y aura un gros cap à passer l’année prochaine, on fera ça tous ensemble avec l’équipe. Je vais continuer à mon rythme.

Et tu es le premier Junior Français à être sacré en contre-la-montre !
C’est super mais je n’en suis pas encore là pour battre des records. Je veux profiter du maillot et essayer de comprendre ce qui m’arrive. Mais je ne devrais pas le porter car je me fais opérer vendredi prochain du poignet. J’ai eu une double fracture en début de saison, j’ai donc une plaque que je vais me faire retirer. On verra ce qu’il se passe après, mais je ne pense pas que je continuerai.

Cammile Bussière

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