Patrick Saigot : changer de vie pour l’amour d’une île bretonne

Sur l’île de Groix, il se lance dans l’élevage de moules sur cordes

Enfant, il passe ses vacances à Groix, à une époque où l’île perle du Morbihan n’est pas encore la destination à la mode qu’elle deviendra bientôt. Patrick Saigot y construit son imaginaire, façonné par le vent marin, tourné vers le grand large. Après avoir grandi en région parisienne, une maîtrise de biologie en poche, c’est tout naturellement qu’il choisit de s’y installer, à 28 ans, tel un marin rentrant dans son port d’attache. Nous sommes en 2003, et Patrick Saigot décide de se lancer dans la mytiliculture, optant pour une méthode relativement peu pratiquée : la mytiliculture sur cordages.

Lui, qui n’a jamais navigué, quitte Port-Tudy chaque matin à l’aube, pour échapper au jugement des pêcheurs sur sa façon de piloter son bateau ou de s’occuper de ses coquillages. Sa méthode d’élevage, qui permet aux mollusques d’être immergés en permanence – et donc de grandir plus vite – porte vite ses fruits. Ce qui finit par convaincre les insulaires : il finit par devenir une figure de proue de son rocher d’adoption.

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Une tournée en France pour promouvoir son fumage de poisson

En 2013, il la trompe et emmène sa femme et ses enfants à Madagascar pour se lancer dans l’élevage d’huîtres. Mais le projet tombe à l’eau, et la famille revient à Groix au bout d’un an. Patrick, qui a encore des idées dans les filets, se lance alors dans le fumage du poisson. « Une manière de mettre en valeur la pêche côtière artisanale », dit-il. En faisant la tournée des bistrots de France pour promouvoir son fumage, l’idée lui vient d’ouvrir son propre établissement. Il rénove un ancien café-crêperie pour le transformer en « restaurant vivant » : le Bistrot Bao, un nom inspiré d’une technique de pêche pratiquée non loin sur le continent, dans la ria d’Étel.

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A l’approche de la cinquantaine, Patrick est toujours sous le charme de Groix. Il y a ses coins secrets comme le village de Quelhuit et les quais de Port-Lay, où il aime regarder le soleil se coucher dans l’Atlantique. Bref, il se sent bien sur « son » île, comme une moule sur son rocher.

➤ Article publié dans le mRevue GEO HS n°122Départ, août-septembre 2024.

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