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Patrick Pelloux mis en cause par Karine Lacombe – Libération

Violences basées sur le genre et sexuelles

L’infectiologue, mis en lumière lors de la crise du Covid, accuse, dans Paris Match, les médias d’urgence d’être un « prédateur sexuel », ce qu’il réfute.

Ce sont deux poids lourds de la médecine en France. Karine Lacombe, infectiologue, devenue une valeur sûre médiatique pendant la Covid-19, notamment pour ses critiques à l’égard de Didier Raoult, accuse l’urgentiste Patrick Pelloux, lanceur d’alerte lors de la canicule de 2003 et ancien chroniqueur à la maison de Charlie Hebdoêtre « un prédateur sexuel » Dans Paris-Match.

Ce n’est pas la première fois que Karine Lacombe évoque l’ambiance viriliste du milieu médical français. La journaliste Anne Jouan a fait le lien entre tous les points. Il y a d’abord cette phrase dans Le mondeen 2020 : « Je me dis que j’ai fréquemment observé et subi des actes qui seraient aujourd’hui qualifiés d’agressions sexuelles. » Et puis cet autre, dans Ouest de la Franceen octobre 2023 : « J’ai de nouveau croisé un médecin urgentiste dont nous savons qu’il est un prédateur sexuel. Il m’a dit : de toute façon, avec #Metoo, on ne peut plus rien faire. Une interview à l’occasion de la sortie de son livre, Les femmes sauveront l’hôpital (Stock, 2023), dont le sixième chapitre est intitulé « sexisme et sexualité à l’hôpital ». Aucun nom n’est donné, mais selon Anne Jouan, « le croisement des dates et des lieux mène à Patrick Pelloux ». Karine Lacombe confirme son intuition.

Exfiltré de son poste en 2008

Elle décrit un comportement très embarrassant. Comme ce jour où Patrick Pelloux a saisi un stagiaire « par le cou et frotte son bas-ventre contre elle, « Mmm, ne le porte pas comme ça, c’est trop tentant, c’est putain de chaud ! » Le collègue sourit, gêné, et le repousse. Un comportement « imprégné de domination sexuelle », selon Karine Lacombe. Et des faits connus dans la communauté médicale. « J’ai demandé autour de moi, et on m’a répondu que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire avec la gent féminine »confirme l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn à Paris-Match. Selon l’entourage de sa prédécesseure, Roselyne Bachelot, Patrick Pelloux aurait même été exfiltré de son poste à l’hôpital Saint-Antoine en 2008, en raison de«des accusations répétées de violences verbales et sexuelles». Il avait alors parlé de harcèlement à son encontre.

Contacté par l’hebdomadaire, Patrick Pelloux se défend. : « Ah, Karine Lacombe a publié ça dans un livre ? Mais qu’est-ce qui lui a pris ? Alors maintenant, je suis sur le cul. Bon sang, je vais devoir le poursuivre en justice… Peu importe, je n’ai jamais attaqué personne. Jamais ! Nous étions trop coquins comme nous l’étions à l’époque, c’est tout. Ce que nous avons dit et ce que nous avons fait est irréalisable aujourd’hui, c’est certain. Mais on a bien ri ! »

Au-delà de ce cas précis, c’est une ambiance globale dans le milieu médical que dénonce Anne Jouan. Elle cite plusieurs témoignages anonymes décrivant des mains sur les cuisses et des offres de promotion en échange de services sexuels. Elle revient également sur les condamnations pour agressions sexuelles d’enseignants basés à Toulouse ou Rouen. La médecine n’a pas encore connu sa révolution post-MeToo.

Cammile Bussière

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