Le chroniqueur de France 5 estimait fin novembre, quelques jours après la mort de Thomas, que les assassins du jeune homme étaient venus « pour s’amuser, draguer des filles ».
Arcom hausse le ton. L’Autorité de régulation de l’audiovisuel et de la communication numérique est revenue ce mardi sur la séquence controversée de l’émission de France 5 « C’est le tien ». Quelques jours après la mort de Thomas à Crépol (Drôme), qui avait enflammé la classe politique, le chroniqueur Patrick Cohen a tenu à retracer le 27 novembre les événements qui avaient conduit à la mort du jeune homme. Ce 16 avril, Arcom a décidé et « a estimé que certains commentaires, dépourvus de précautions oratoires et formulés de manière déclarative, ne répondaient pas aux exigences de modération, de rigueur et d’honnêteté. »
Rappel des faits. A l’époque, un débat avait divisé la société : la mort de Thomas pouvait-elle s’expliquer par une bagarre imprévue lors d’une fête de village ou par une volonté délibérée d’aller tuer en fonction de la couleur de peau de l’homme ? un jeune homme ? Pour le journaliste, l’explication était simple. « En fin de soirée, une dizaine de jeunes se mêlent aux 400 participants. Ils ne sont pas du village, ils sont venus pour s’amuser, draguer les filles. Aucun incident jusqu’à la dernière chanson de la soirée, « Tchikita » de Jul. C’est là que, selon les prévenus, l’un des participants au bal, un rugbyman, a tiré les cheveux longs d’un des membres du groupe tout en le traitant de « tchikita », c’est-à-dire de fille sexy, a détaillé Patrick Cohen.
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Avant qu’une bagarre n’éclate. « Les offensés sortent des couteaux. Un adolescent de 16 ans s’effondre, poignardé à mort. Il s’appelait Thomas, il jouait au rugby, c’était une de ses premières sorties. » a alors rappelé le chroniqueur sur un ton confiant. Et pour évoquer un « Bal tragique ». Patrick Cohen a été rapidement accusé de reprendre sans distance ni nuance la version des attaquants. Et ce, alors que l’histoire de la soirée n’avait pas encore été éclaircie par les enquêteurs.
Si Arcom soutient que les propos de Patrick Cohen faisaient partie « dans le cadre d’un éditorial épousant les partis pris engagés et assumés, bénéficiant ainsi d’une liberté d’expression accrue », elle a demandé à France 5 de « faire preuve d’une vigilance accrue » de « Cahier des charges France Télévisions ». Pour la députée RN Laure Lavalette, qui a contacté l’Arcom en novembre, la décision «certifie le bien-fondé de (ses) griefs.» « Je ne doute pas que la fonction publique en tiendra compte. »