Ce 29 avril sur France 3, Patrick Bruel et Niels Arestrup se séduisent et s’affrontent dans le thriller « Villa Caprice », entre escroquerie de haut vol et drame familial. Un film inspiré de faits réels, dans lequel Niels Arestrup se montre sous un nouveau jour.
Un face-à-face brillant
En 2021, Bernard Stora réalise le thriller psychologique d’après un scénario qu’il a co-écrit avec la journaliste Pascale Robert-Diard. Villa Caprice. Librement inspiré d’événements réels, ce thriller sur l’association troublée entre un célèbre avocat et un puissant homme d’affaires a été rendu public de manière anonyme et n’a attiré que 125 407 spectateurs dans les salles. Si le succès n’était pas obtenu, Villa Caprice a au moins un duo d’acteurs brillants pour mener son intrigue tordue : Patrick Bruel et Niels Arestrup.
Niels Arestrup se déshabille
Patrick Bruel, qui joue dans Villa Caprice l’homme d’affaires cynique et manipulateur Gilles Fontaine apparaît particulièrement à l’aise dans cette incarnation, usant de son charme naturel et de son sourire ravageur pour attirer dans ses filets le célèbre avocat Luc Germon, interprété par Niels Arestrup. Si Patrick Bruel réussit sa partition, on retient surtout la performance de Niels Arestrup, un acteur familier des performances sombres. Nous nous souvenons évidemment de lui dans Le battement que mon cœur a sautéou même dans Un prophètedeux grands films d’Audiard où il brille dans des figures paternelles ambiguës.
Si chez Audiard il est un instrument du drame qui se joue, il est en Villa Caprice celui sur qui tombe la tragédie. Dans cette affaire professionnelle et relationnelle trouble, qu’il croit d’abord dominée par son intelligence, il se retrouve finalement utilisé et piégé. Une nouvelle trajectoire tragique pour l’acteur, dans laquelle il se révèle extraordinairement touchant.
Inspiré par de mystérieux événements réels
L’histoire de Villa Caprice est original, mais s’inspire ouvertement de le décès en 2013 de l’avocat Olivier Metzner, retrouvé noyé au large de son île en Bretagne. Ce dernier, avocat parisien puissant et très influent, avait entretenu une relation intime avec Alexandre Despallières, un escroc soupçonné de plusieurs meurtres. La justice, après l’autopsie du corps et la découverte d’une lettre d’Olivier Metzner expliquant sa décision de mettre fin à ses jours, a rapidement conclu qu’il s’agissait d’un suicide et a classé sans suite l’enquête sur sa mort. Bernard Stora a expliqué, à propos de cette histoire créée avec la journaliste spécialisée dans les affaires juridiques Pascale Robert-Diard :
« Je dois dire que j’étais partagé entre l’envie de collaborer à nouveau avec Pascale, qui a un regard très fin et aiguisé sur le monde d’aujourd’hui, et une sorte de malaise personnel à aborder un sujet trop proche de la réalité. Timidité ou pudeur… Je n’aime pas m’immiscer dans la vie des gens, je me sens contraint, je préfère l’imaginer. Je ne me voyais pas du tout enquêter sur Olivier Metzner, me documenter, interroger ses proches, etc. Nous sommes donc partis, Pascale. et moi – rejoint un peu plus tard par Sonia Moyersoen – pour inventer une histoire et des personnages entièrement originaux. »