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Pastis, whisky, gin, brandy, liqueur… Ils lancent leurs spiritueux made in Périgord

Des vapeurs d’alcool flottent dans la petite pièce, où l’un des trois alambics en cuivre distille une eau-de-vie à partir du vin du domaine. Sur les étagères s’empilent les stocks de plantes qui entreront dans la composition du pastis ou du gin, tandis qu’en cave vieillissent déjà des fûts de whisky.

Nous sommes à…

Des vapeurs d’alcool flottent dans la petite salle, où l’un des trois alambics en cuivre distille une eau-de-vie du vin du domaine. Sur les étagères s’empilent des stocks de plantes qui entreront dans la composition du pastis ou du gin, tandis que dans la cave vieillissent déjà des fûts de whisky.

Nous sommes à la distillerie Rhodes Basses, sur le domaine viticole de la Tour des Gendres, près de Bergerac, en Dordogne. Tandis qu’ils crachent encore un filet d’alcool aux saveurs fruitées, Gilles, Marc et Anthony reviennent à leur projet un peu fou : produire des spiritueux locaux. Bientôt, whisky, gin, brandy, liqueur et pastis sortiront d’ici… le tout bio et local autant que possible.

Le pastis et le brandy Rhodes Basses seront disponibles d'ici un mois.


Le pastis et le brandy Rhodes Basses seront disponibles d’ici un mois.

Thomas Jonckeau

Tel un bon single malt, le projet a mûri pendant plusieurs années dans l’esprit de deux amis d’enfance : Gilles de Conti et Marc Bonnefin. Le premier cogère le domaine familial et la brasserie Lapépie. Le second est vendeur de tonnellerie, passionné de spiritueux et formé à la distillerie en Ecosse. Anthony Mazier rejoint l’aventure en tant qu’herboriste spécialiste.

Bio et local

Après plus d’un an de travail pour perfectionner les recettes, ils mettront sur le marché, d’ici un mois, leur gin et pastis, fabriqués sur la propriété. Le whisky et le brandy, vieillis en fûts, arriveront un peu plus tard. Evidemment, il n’est pas question d’imiter les whiskies écossais ou le pastis marseillais, mais plutôt d’élaborer des produits qui marquent la typicité du terroir.

A côté des vignes du domaine, de l'orge a été plantée pour produire de la bière et du whisky.


A côté des vignes du domaine, de l’orge était plantée pour produire de la bière et du whisky.

Basses Rhodes

« Réglisse, agastache, guimauve, coriandre, menthe, fenouil angélique, tout est fait avec de vraies plantes », souligne Anthony. Et non des extraits, comme c’est souvent le cas ailleurs. Tous viennent de France sauf un : l’anis étoilé, qui ne pousse pas en Europe », précise Anthony.

« Nous souhaitons vraiment créer des alcools qui aient l’identité de la propriété »

« On essaie de tout ramener localement, poursuit-il. On cherche des producteurs locaux pour cultiver l’agastache, on a commencé à planter notre orge pour le whisky… On a aussi un projet de liqueur, type chartreuse, prévu pour la rentrée, pour lequel on pousse la précision jusqu’à travailler sur le moment des vendanges. »

Écologique

« On veut vraiment construire des alcools qui ont l’identité de la propriété », insiste Marc, intarissable sur les techniques de distillation et d’élevage en fûts. Des fûts qui sont soit neufs, soit déjà utilisés au domaine, pour le vin. « Et, qui sait, peut-être bientôt en fûts de monbazillac », glisse-t-il. Une démarche qu’il veut aussi écoresponsable puisque chaque ingrédient de la recette parcourt beaucoup moins de kilomètres pour arriver sur place.

Dans un secteur viticole plombé par les crises (climatique, commerciale et économique) le Domaine de la Tour des Gendre prouve en tout cas qu’il sait se renouveler. En 2013, les De Conti ont lancé la brasserie Lapépie, dont les bières ont déjà une belle réputation en Périgord. La brasserie devrait bientôt rejoindre le domaine pour une gamme complète de vins, bières et spiritueux.

Informations www.chateautourdesgendres.com

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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