Bien que le premier groupe représenté, le Nouveau Front Populaire, prône un programme redouté par les marchés financiers, La composition finale de l’hémicycle exclut a priori tout risque de législation majeure et partisane, ce qui semble réduire la probabilité de nouvelles dépenses importantes au cours des trois prochaines années.
Même si les taux d’intérêt français devraient maintenir une prime de risque plus élevée qu’avant le 9 juin, les craintes d’une débâcle budgétaire devraient se dissiper. La coloration de l’Assemblée nationale laisse penser que la responsabilité parlementaire sera engagée pour des budgets mesurés.
A l’issue de ces élections incroyables, les scores cumulés de la majorité présidentielle, du Parti socialiste et des Républicains démontrent également une confirmation de la trajectoire européenne du pays. Pas de changement de paradigme de ce côté, ce qui est une demi-surprise, si ce n’est plus, compte tenu du score du Rassemblement national aux toutes dernières élections européennes.
Dans ce contexte, les marchés boursiers français devraient se redresser, notamment les valeurs qui ont subi une forte décote en raison des craintes de nationalisations (notamment d’acteurs des infrastructures) et de privatisations (dans l’audiovisuel public, par exemple). De même, les grands exportateurs, les banques et les grandes capitalisations boursières devraient en fin de compte éviter d’être soumis à des prélèvements fiscaux extraordinaires (ou du moins être d’une ampleur moindre).
Sur ce dernier point, on ne peut toutefois pas exclure des répercussions sur les politiques de dividendes, par opposition aux rachats d’actions, si d’aventure des taxes extraordinaires devaient cibler spécifiquement les coupons.
L’essor apporté aux marchés français par les années Macron appartient désormais au passé et Tout porte à croire qu’il faudra attendre trois ans et les élections présidentielles de 2027 avant de savoir qui choisira une nouvelle direction claire. Trois longues années durant lesquelles les actions françaises devraient rester investissables, mais sans prime particulière comme celles qu’elles ont connues ces dernières années.
Juste avant la France, le Royaume-Uni a donné une large majorité au Parti travailliste, qui devrait collaborer plus étroitement avec l’Union européenne. Une évolution intéressante à observer également, dans un contexte global de démondialisation.
Les élections britanniques et françaises étant désormais derrière nous, les marchés entreront rapidement dans la période estivale et les volumes devraient logiquement diminuer. N’oublions cependant pas les chiffres de l’inflation, qui restent plus modérés localement, tandis que les chiffres de l’emploi ont déçu aux Etats-Unis, ce qui a entraîné une baisse des rendements obligataires.
Enfin, avec la perspective des élections présidentielles américaines et les spéculations sur la poursuite de la candidature de Joe Biden, une volatilité renouvelée et des risques de baisse seront également plausibles après la période estivale.
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