Pas de retour des acheteurs, permis de construire et chantiers toujours en berne: les indicateurs du secteur de la construction de logements au premier trimestre 2024 continuent de se dégrader, s’est alarmée mardi la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). « On pensait avoir touché le fond, mais on continue d’avoir des chiffres catastrophiques, cataclysmiques », a commenté lors d’une visioconférence son président, Pascal Boulanger, pour qui le rebond « n’est pas pour tout de suite ».
Les permis délivrés par les collectivités pour construire des logements collectifs ont continué de baisser au premier trimestre (-7,6%) à 40.600, loin derrière le volume atteint entre 2015 et 2018 (59.600). Les réservations de logements neufs, incluant particuliers et investisseurs, ont baissé de 15,4% à 19.135, « le niveau le plus bas observé depuis la création de l’Observatoire FPI ».
Le programme de rachat de CDC Habitat et Action Logement n’a pas suffi à compenser la baisse des réservations des particuliers (-26,8%).
Les ventes de logements neufs ont également diminué de 41,2 % (11 656). Conséquence directe, les délais de vente dépassent trente mois dans cinq grandes villes de France. Loin de s’ajuster à la baisse, les prix de détail sont en légère hausse (+1,9%).
Crise profonde
L’immobilier neuf traverse une crise profonde. Les coûts des chantiers ont augmenté, portés par la hausse des prix des matériaux de construction et des exigences environnementales plus strictes, et la demande a chuté, en raison de conditions d’emprunt défavorables et de la fin des niches fiscales avantageuses. ‘investissement.
Alors qu’une embellie était annoncée pour 2024 avec une légère amélioration des conditions de financement des ménages, le premier trimestre est « encore pire que fin 2023 », prévient le FPI.
« Le jour où il y aura une reprise de la demande, nous serons coincés par le manque d’offre », prévient Pascal Boulanger, qui table toujours sur la suppression de 300 000 emplois d’ici 2025, dont 150 000 dans le BTP. , et appelle « à relancer la demande pour relancer l’offre ».
Interrogé sur le projet de loi sur le logement présenté début mai pour tenter de débloquer le parcours résidentiel des Français, le patron du FPI a estimé que les mesures de simplification allaient « dans le bon sens » mais qu’elles n’allaient « vraiment pas du tout ». le comble du défi et de la catastrophe.
