Santé

Pas-de-Calais. « Toto » le sanglier sauvé, la justice s’oppose enfin à l’euthanasie


« Toto le sanglier va pouvoir vivre » : la cour d’appel de Douai a finalement confirmé vendredi une décision de justice de première instance s’opposant à l’euthanasie de l’animal. Élevé au rang de symbole par les associations de protection animale, ce sanglier avait été recueilli comme sanglier en octobre par une famille du Pas-de-Calais lors d’une partie de chasse dans l’Aisne au cours de laquelle il avait été blessé.

Or, la détention d’un animal sauvage prélevé dans la nature est interdite en France. Saisi par la gendarmerie, le sanglier se trouve depuis novembre à la fourrière d’Arras. La justice accuse le sanglier de représenter « un danger sanitaire » et s’appuie sur l’article 99-1, qui prévoit des mesures contre les chiens dangereux. L’animal est également soupçonné d’être porteur de la maladie d’Aujesky, ou rage porcine.

Un « danger pour la santé »

Ce sanglier avait bénéficié d’un premier jugement favorable rendu par le tribunal judiciaire d’Arras le 12 juin, mais le parquet avait fait appel. Le 12 juillet, la cour d’appel de Douai a annulé cette décision et ordonné l’euthanasie de l’animal.

La ville de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, a alors déposé un « recours en tierce partie » auprès du tribunal. Elle a été rejointe par l’association de protection animale Stéphane Lamart. La ville et son maire Boris Ravignon ont proposé d’accueillir le sanglier dans le parc municipal des Ardennes.

« La justice est du côté des animaux »

Mardi, le président de la communauté urbaine d’Arras (CUA), Frédéric Leturque, avait indiqué avoir « solennellement demandé au président de la cour d’appel de Douai d’empêcher la mort » du sanglier. Dans sa décision, « conformément à ce qu’ont soutenu la mairie de Charleville-Mézières et l’association Stéphane Lamart », la cour d’appel a estimé que « le ministère public n’avait pas compétence pour interjeter appel de l’ordonnance rendue le 12 juin » par le président du tribunal judiciaire d’Arras.

Ainsi, elle a déclaré le recours du ministère public « irrecevable » et les dispositions ordonnant « l’euthanasie du sanglier » ont été « retirées ». « Toto va pouvoir vivre. La justice est du côté des animaux et de ceux qui les protègent », s’est réjoui auprès de l’AFP Me Christophe Gérard, avocat de l’association Stéphane Lamart.

« Cela prouve que les associations de protection animale ont une réelle utilité pour défendre la vie et les droits des animaux devant les tribunaux », a réagi Stéphane Lamart, président de l’association éponyme.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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