partir seul, une expérience qui demande à être préparée

Psychiatre et auteur de Psychologie de la solitude (Odile Jacob), Gérard Macqueron souligne que « La solitude est une véritable souffrance lorsqu’elle est vécue comme un échec, un abandon, un ennui et lorsqu’elle n’a aucun sens. « .

À l’inverse, « lorsqu’elle est choisie et recherchée, elle apporte souvent réconfort, ressource et calme intérieur « Au point de s’offrir des vacances en solo ?

Des vacances imposées ou choisies…

 » Certaines personnes n’ont pas vraiment le choix. », note Valérie P., psychologue en Loire-Atlantique.

Dans son quotidien, elle observe une grande variété de contextes, du quinquagénaire qui souffre de sa solitude et n’a d’autre option que de partir seul, au jeune adulte qui veut découvrir une ville ou un pays avec un sac à dos, ou encore à l’hyperactif qui veut faire une pause plus ou moins préparée, seul.

Pas de partage…

À ses yeux,  » Partir en vacances seul doit être un projet et non une forme d’évasion « … Malgré tout, elle identifie deux constantes parmi « sa » population de vacanciers solitaires : l’une,  » Que ce soit lors d’une visite touristique ou simplement en regardant un paysage, tout le monde déplore le manque de partage d’émotions, de vivre l’instant présent. « .

Deux :  » C’est lors des moments creux comme les repas que la solitude apparaît la plus difficile. À la longue, manger seul peut être déprimant… Il est conseillé de garder ces éléments à l’esprit avant de se lancer « .

Tester le concept

Le psychologue recommande également aux candidats solos « se tester « sur une courte période » avant d’envisager des vacances solitaires, lointaines ou de plusieurs semaines. Partez quelques jours, par exemple un week-end prolongé, pour voir comment vous le vivez, si vous entrez facilement en contact, si vous en avez besoin, etc. « Pour mieux se connaître, en somme…

Ouverture

Enfin, Gérard Macqueron précise cependant que « savoir être seul est quelque chose qui s’apprend » ! Illustration en vacances : laissez-vous surprendre de temps en temps par quelques rencontres impromptues et autres contacts qui n’auraient peut-être pas été faits dans un autre contexte. Partir être seul ne veut pas dire être enfermé sur soi-même « , conclut-il.

Sources : Psychologie de la solitude, Gérard Macqueron, Collection : Poches Odile Jacob. Entretien avec Valérie P., 12 août 2024