Paris-Orléans-Limoges-Toulouse : pas de trains en journée depuis six mois, c'est toujours "inconcevable" pour la ligne d'Urgence Polt
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Paris-Orléans-Limoges-Toulouse : pas de trains en journée depuis six mois, c’est toujours « inconcevable » pour la ligne d’Urgence Polt

Paris-Orléans-Limoges-Toulouse : pas de trains en journée depuis six mois, c’est toujours « inconcevable » pour la ligne d’Urgence Polt

La perspective de pas de trains en journée pendant six mois sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ne passe pas. Mais dans son combat pour que la SNCF revoie sa copie, l’association Urgence ligne Polt se retrouve face à un mur.

Pour introduire l’assemblée générale de l’association Urgence ligne Polt, son président Jean-Claude Sandrier a trouvé un mot pour décrire l’année 2024. Un cauchemar.

Devant les responsables de la SNCF, qui ont eu le courage de répondre à son invitation ce samedi 12 octobre à Limoges, il a énuméré les motifs d’exaspération liés à l’axe Paris-Orléans-Limoges-Toulouse : les suppressions de trains en série l’hiver dernier, le retard dans la livraison des nouveaux trains et l’annonce – sans aucune discussion préalable – d’un projet qui promet des temps difficiles pour les usagers.

La moitié des trains en moins

Entre août 2025 et janvier 2026, des travaux de régénération de la ligne permettront d’interdire la circulation des trains entre Orléans et Paris, de 9h30 à 17h30, en semaine. Les perturbations débuteront même en avril, avec la préparation de l’opération qui interdira les trains entre 10h et 15h.

« Le Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, c’est désormais dix allers-retours. Pendant six mois, il n’y en aura que cinq ou six, et encore moins sur le tronçon Brive-Cahors-Toulouse, c’est inconcevable », a résumé Jean-Claude Sandrier.

Jean-Claude Sandrier, ici aux côtés du maire de Limoges Émile Roger Lombertie, et du vice-président du conseil départemental de la Haute-Vienne Stéphane Destruhaut.

Le jour, une obligation

Pourquoi ne pas travailler la nuit ? « Cette portion s’inscrit dans le corridor de fret atlantique, avec quarante à cinquante trains chaque nuit et des contraintes horaires aux frontières », répond Bernard Clarissou, directeur de projet à SNCF Réseau. « Mais à une certaine époque, c’était le transport de voyageurs qui primait sur le fret », rétorque l’assistance.

L’association pousse également SNCF Réseau à réaliser ses travaux sur une seule voie, pour laisser passer le trafic sur l’autre, comme cela se faisait par le passé. « Nous travaillons sur la possibilité d’avoir une voie de circulation contiguë mais cela ne sera pas possible à partir de 2025 », souligne le représentant de SNCF Réseau.

Un vieux préjugé

Alors que la compagnie ferroviaire annoncera les horaires lors des travaux à partir de janvier prochain, l’association propose le détournement d’un ou deux trains, notamment via Nevers (Nièvre), le doublement des trains – avec quatorze voitures au lieu de sept – mais aussi la baisse générale des prix, au moins pendant les travaux.

« Personne ne doit oublier les dégâts créés par au moins quinze ans d’atermoiements, de non-décisions, voire un début d’abandon de la ligne Polt, retardant encore davantage sa régénération et sa modernisation », soutient Urgence ligne Polt.

La régénération atteint les trois quarts

Un constat que SNCF Réseau ne nie pas : « C’est justement pour rattraper notre retard que nous sommes à marche forcée depuis 2015. » Bernard Clarissou estime que ce grand chantier de régénération aura atteint les trois quarts de son achèvement d’ici la fin de l’année. Les travaux de modernisation ont débuté en 2024, avec le renforcement des caténaires en Île-de-France. L’« accessibilité » des gares de Limoges, Brive-la-Gaillarde et Argenton-sur-Creuse est également prévue pour 2025.

Avec l’instabilité politique et les coupes dans les budgets de l’Etat, une autre inconnue entre en jeu, alors que l’association milite pour réduire les temps de trajet ou obtenir la commande de huit trains supplémentaires et ainsi passer de onze à quatorze allers-retours quotidiens. Un entretien avec le nouveau ministre des Transports est demandé. « Mais entre la demande de rendez-vous et la réunion, peut-être que le ministre aura changé deux fois », a commenté Philippe Fournié, vice-président du conseil régional Centre-Val de Loire.

Locomotive de réserve. Amandine Thomas-Commin, directrice d’Intercités, a annoncé ce samedi que l’ajout d’une locomotive de réserve sur le Polt était à l’étude, afin d’intervenir plus rapidement sur les trains en panne.

Guillaume Bellavoine
(email protégé)

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