Paris Mondial 2024 : les absents ont toujours tort
Le Mondial de l’Automobile de Paris s’annonce riche en nouveautés électriques, mais l’absence des Japonais et les choix stratégiques inattendus des autres constructeurs soulèvent de nombreuses interrogations. C’est le sujet de l’éditorial du bulletin d’information Watt Else du 10 octobre.
A quelques jours de l’ouverture du Mondial de l’Automobile de Paris le 14 octobre, tout le monde espère un retour en force de cette grande fête automobile. Malgré un contexte économique morose, les exploitants redoublent d’efforts pour cacher les doutes. La réussite de cette rencontre prime sur les questions existentielles. Il y aura beaucoup de nouveautés, c’est même un marathon de quelques jours qui s’annonce pour moi, au point de devoir refuser des rendez-vous pour préserver des moments libres.
Le pessimisme de l’édition précédente, que de nombreux exposants avaient abandonné, a été mis de côté. Espérons que les visiteurs partagent le même enthousiasme pour l’événement de cette année.
Le retour de certains constructeurs
Ford n’avait pas été vu au Mondial de l’Automobile de Paris depuis 2014, lorsque des salariés de la marque avaient envahi le stand pour manifester leur mécontentement. Cela fait également des années que nous n’avons pas vu l’écusson Cadillac pour la dernière fois. Enfin, le retour de Tesla est aussi un signal positif pour la voiture électrique, après plusieurs années d’absence.
Mais ils ne sont pas les seuls à avoir donné une nouvelle chance au salon parisien : la plupart des marques allemandes font également leur retour. BMW et Mini seront présents face aux stands Stellantis. Dans le même hall, on retrouvera également Volkswagen, Audi et Skoda. Mercedes a décidé de continuer à se tenir à l’écart de l’événement. Porsche snobe également cette occasion d’exposer son nouveau Macan électrique.
Mais où sont les Japonais ?
Ne cherchez pas de constructeurs japonais au Mondial de l’Automobile de Paris, il n’y en a pas. Ils avaient tous une poule cette semaine-là : Toyota, Mazda, Honda, Nissan, Suzuki, Mitsubishi, Subaru… Toyota/Lexus se justifie en affirmant que ses équipes ont déjà été monopolisées par son partenariat avec les Jeux Olympiques de Paris cet été. Pour d’autres, la discussion tourne souvent autour du manque de nouveautés ou de modèles déjà présentés au salon de Tokyo, pourtant un événement qui a peu d’impact en Europe.
Après tout, c’est un choix légitime, participer à un salon coûte cher. Cependant, l’absence simultanée de tous les constructeurs japonais contribue à rendre ces marques invisibles. Ce n’est pas comme s’ils perdaient du terrain face à une nouvelle concurrence asiatique, qui ne néglige pas les voitures électriques.
Des décisions étranges
Après des années à écumer les salons automobiles, sans avoir un seul modèle homologué en Europe, Vinfast est curieusement absent de l’événement cette année. C’est un timing étrange, puisque la marque a enfin démarré cet été les premières livraisons de son VF8. Alors que Vinfast refuse de faire tester sa voiture par la presse, difficile de savoir comment la marque va chercher à gagner en notoriété. La stratégie de ce constructeur vietnamien reste décidément impénétrable.
De nouvelles marques chinoises font leur première apparition au Mondial de l’Automobile de Paris (Xpeng, Hongqi, GAC, Aito, Skyworth), même si plusieurs groupes chinois sont également absents. Ni SAIC (MG), ni Geely (Volvo, Polestar, Zeekr, Lotus) n’ont choisi de profiter de l’occasion pour présenter leurs gammes ou leurs nouveautés. C’est un choix à double tranchant dans le contexte actuel.
Stellantis a semble-t-il choisi de tirer à la paille pour choisir les marques présentes cette année. Un groupe automobile possédant 15 marques pourrait augmenter ses prix si toutes exposaient au salon. Stellantis a donc décidé de se concentrer sur ses marques françaises : Peugeot et Citroën pour faire parler du groupe. Il y aura aussi Alfa Romeo, mais pas Lancia, même si elle est en pleine renaissance. Enfin, Leapmotor fera ses débuts sous la marque Stellantis. Reste à savoir si la stratégie de Stellantis, avec 4 stands, sera aussi rentable que celle du groupe Renault qui a décidé de marquer de son empreinte cette nouvelle édition du Mondial de l’Automobile de Paris 2024. Nous aurons la réponse dans quelques jours, un moment que j’attends avec impatience.
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