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Paris 2024 : Les Bleus du cécifoot battent l’Argentine et entrent dans l’histoire

Trois ans après leur huitième et dernière place à Tokyo, les Bleus sont au sommet. Au pied de la tour Eiffel, poussée par une foule en feu, l’équipe de France de cécifoot a décroché, samedi 7 septembre, la première médaille d’or paralympique de son histoire en dominant l’Argentine en finale (1-1, 3 tirs au but à 2). Au bout du suspense, face aux champions du monde en titre, les Français se sont imposés, sans trembler, grâce à un ultime tir de leur leader Frédéric Villeroux, impressionnant tout au long du tournoi. Après l’argent à Londres en 2012, le cécifoot français a décroché sa deuxième médaille mais surtout sauvé l’honneur des sports collectifs français qui restait jusque-là sur zéro point.

Encouragés par le public de l’Arena de la Tour Eiffel, bien habitué aux règles du cécifoot – c’est-à-dire silencieux lorsque le ballon est en jeu pour que les joueurs malvoyants puissent entendre les clochettes à l’intérieur du cuir et le plus bruyant possible lorsque le chronomètre est arrêté –, les champions d’Europe 2022 n’étaient toutefois pas favoris face aux vice-champions paralympiques en titre.

L’inévitable Frédéric Villeroux trouve le fond des filets

Après avoir battu (0-0, 4-3 aux tirs au but) les géants brésiliens, vainqueurs de toutes les éditions depuis l’apparition du cécifoot au programme paralympique en 2004, les Argentins sont des joueurs professionnels tandis que les Bleus sont tous amateurs et ont dû faire de gros sacrifices, tant dans leur vie professionnelle que familiale, pour en arriver là.

Dominés en début de match, les Français ont résisté grâce à une défense solide et à plusieurs parades de leur gardien, qui dans ce sport n’est pas atteint d’un handicap visuel. Alors que le match commençait à s’équilibrer, les Bleus ont ouvert le score par l’intermédiaire de l’inévitable Frédéric Villeroux, qui a slalomé dans la défense, balle au pied côté gauche, et a battu le gardien argentin (1-0, 12et).

Sans doute distraite par la joie de la célébration, l’équipe française encaissait immédiatement un but sur la première action argentine (1-1). Sur un cafouillage, Maximiliano Espinillo trompait Alessandro Bartolomucci et égalisait d’une frappe sur le poteau gauche, bien guidée par l’assistant positionné derrière le but adverse, qui dirigeait à haute voix les joueurs afin de trouver le fond des filets.

Tour d’honneur et communion avec le public

Après la pause, le match a repris sur un rythme beaucoup plus débridé avec des actions offensives des deux côtés sans qu’aucune des deux équipes ne parvienne à prendre le dessus. Le Girondin Frédéric Villeroux, décrit comme « le meilleur joueur du monde » Le coach Toussaint Akpweh a mené plusieurs percées balle au pied pour amener le danger dans le camp adverse mais n’a pas réussi à trouver la faille. Juste avant la fin du temps réglementaire, Tidiane Diakité s’est blessé et a été remplacé par Gaël Rivière. Malgré le soutien du public, les Bleus ne se sont pas montrés décisifs et l’arbitre a envoyé les deux équipes aux tirs au but.

Dans une ambiance étouffante, Frédéric Villeroux marque le troisième tir et s’effondre de joie sur le terrain, vite retrouvé par son guide qui vient le féliciter avec les joueurs. Sous les acclamations des 11 500 personnes (match à guichets fermés), les Bleus entament un tour du terrain. Ils viennent de faire entrer le cécifoot français dans l’histoire.

Nicolas Guillermin

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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