« Parfois, ça sonne comme une insulte, ça paraît impur de continuer à exister »
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« Parfois, ça sonne comme une insulte, ça paraît impur de continuer à exister »

« Parfois, ça sonne comme une insulte, ça paraît impur de continuer à exister »
Alycha Schneider, au club Mikado de l'Hôtel Rochechouart, à Paris 9ᵉ, le 27 février 2024.

La réunion a été donnée à l’Hôtel Rochechouart, au 9e quartier de Paris, au sous-sol, dans le club Mikado. Éclairage tamisé, lustres des années 30, boules disco, épais rideaux de velours, on se croirait dans un Gatsby le magnifique, de Baz Luhrmann. Sauf que ce n’est pas Leonardo DiCaprio que nous sommes venus rencontrer, mais Aliosha Schneider. Tout de noir vêtu, chaussé d’une paire de Weston, un expresso martini à la main, l’acteur et auteur-compositeur nous attend assis sur le bar au centre de la salle. « J’aime quand tu es affalé »dit le photographe.

Nous voici dans la discothèque la plus calme de Paris, sans surprise, un mardi soir à 19 heures. Tandis qu’une platine vinyle Pioneer trône à l’entrée, c’est le drone d’une soufflerie digne d’un paquebot qui nous accompagnera pour cet apéritif. Récemment, nous avons vu Aliocha dans deux séries : Tout va bien, de Camille de Castelnau (Disney+), et Salade grecque, de Cédric Klapisch (Prime Vidéo). Outre ses apparitions sur le petit écran, il est surtout connu pour sa musique et son titre en boucle : Ensemble. Il en est à son troisième album et passe l’année 2024 en tournée, avec un Olympia, à Paris, en décembre.

Avant ça succèsson premier disque, très inspiré de Bob Dylan – dont il dit « fanatique » –, lui donne l’impression de proposer quelque chose « dépassé » aux festivals. Le deuxième album, dans un ton similaire, choisit mal son timing : « Il est sorti et… rien ne s’est passé ! » C’était en plein Covid, c’était un peu la catastrophe. » « A un moment, je me suis dit : merde, je parle pas à ma génération »il a lâché.

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Avec ce troisième opus, les regards changent. Accompagné de sa guitare, il chante des tubes en français diffusés à la radio. Une tournée s’ensuit. Devant son tourneur, qui lui propose un rendez-vous à La Cigale, en mars, à Paris, Aliocha a le vertige : « Intérieurement, je me dis merde, il fait une grosse bêtise, personne ne va venir. Mon dernier concert, dans la petite salle de La Cigale (La Boule Noire), je n’avais même pas fait le plein, et c’était dur. Là, il me parle d’une salle de 1 200 personnes (rire étouffé et gêné)… Et puis j’ai pensé : « Faites semblant jusqu’à ce que vous y parveniez ! » (« faire semblant jusqu’à ce que vous y parveniez »). » Six mois avant la date du concert, c’est épuisé ( » complet « ). « C’est fou, pour moi » commente Aliocha, encore un peu essoufflé.

Un drame fondateur

Pour terminer sa tournée en beauté, il s’arrêtera à l’Olympia de Paris en décembre. Symboliquement, c’est fort. Il repense à son père, Jean-Paul Schneider, metteur en scène et danseur classique, qui y entendit Brel, événement marquant dans la légende familiale. Pour les Schneider, la musique est un ingrédient clé de l’éducation. Lorsqu’il pense à son enfance, ce sont le son des tambours d’un frère et les notes du piano d’un autre qui résonnent aux oreilles d’Aliocha. Adultes, ils exercent tous des métiers liés à l’art. « J’ai un frère aîné qui chantait et que j’admirais sur scène… enfin, je veux dire au concert organisé par le professeur de chant en fin d’année. Mais j’ai été super impressionné par lui. Il m’a offert mon premier disque. Il était fan de Robbie Williams. Donc, par association, je l’étais aussi. C’est ce qui m’a donné envie de chanterr « , se souvient de l’avant-dernier de la fratrie. Entre deux amandes grignotées, il revient sur ses activités d’enfance, toujours un peu « entouré de filles »aussi bien pendant les cours de chant qu’à l’école de danse.

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